La polémique s'installe dans ce qui s'apparente à un conflit entre les familles habitant la cité Sonelgaz de Ben Aknoun et l'entreprise. Ainsi, après les explications de Sonelgaz censées rassurer les locataires, ces derniers ont à nouveau réagi. Des représentants des locataires se sont rendus à notre rédaction afin d'apporter des précisions par rapport aux réponses données par les services de Sonelgaz. M. Ben Ouda Ali, retraité de la Sonelgaz et délégué des familles, nous a déclaré que “nous sommes venus ici pour répondre aux allégations de Sonelgaz en apportant à l'opinion publique les précisions suivantes”. “Dire que nous sommes des indus occupants selon Sonelgaz, c'est diffamatoire ! Nous n'occupons pas nos logements par effraction. Nous avons été logés dans les règles avec des titres légaux d'attribution et sommes à ce jour à jour dans nos loyers et charges”, a ajouté M. Ben Ouda. Les locataires nient aussi l'affirmation de Sonelgaz pour ce qui est de la décision judiciaire relative à l'expulsion ordonnée en décembre 2007, et que Sonelgaz a obtenu un jugement favorable pour un deuxième groupe de 8 locataires, mais ils ont été déboutés pour le premier groupe qui compte 9 locataires. À propos de la qualité du logement et du prix des loyers exigés par la Sonelgaz aux habitants des bungalows, ces derniers assurent que “les loyers des nouveaux logements F3 sont exorbitants”. Pour le redéploiement en fonction de critères liés à la composition familiale faite par Sonelgaz, les locataires affirment que c'est “faux, les familles sont nombreuses, elles sont composées de plus de 8 membres, voire 10 et plus, et elles ont été sommées de rejoindre des F3 sans consultation aucune, par contre des F4 ont été attribués à des femmes ou des hommes célibataires”. Pour finir, les locataires certifient qu'“il n'a jamais été question de construire des logements collectifs de fonction sur le site, mais des villas R+1 et R+2 et nous avons en notre possession des documents officiels. Par ailleurs, nous n'avons jamais rien refusé mais voulu faire valoir nos droits par le biais de la justice”, a conclu M. Ben Ouda. Nous avons contacté Manal Aït Mékideche chargée de la communication, cette dernière a précisé que “nous avons utilisé l'appellation indus occupants, c'est par rapport au fait que ces habitants n'ont pas respecté une décision de justice qui les somme de quitter les lieux. Les terrains appartiennent à Sonelgaz, elle a donné des logements de fonction pour des cadres en activité de la société. Nous avons proposé de reloger ces familles malgré le fait qu'ils ne travaillent plus à Sonelgaz et celle-ci n'est pas obligée de le faire. Sonelgaz n'est pas tenue de les reloger”. Elle a ajouté que “si nous avons donné des F3 à ces familles nombreuses, ce que je peux assurer est que le plus petit appartement que nous leur avons attribué est plus spacieux que le F5 des bungalows, tout en précisant que les F 4 accordés à des célibataires, c'est dans le cadre du logement de fonction, de plus Sonelgaz est libre de faire ce quelle veut de ses biens”. Au sujet des villas qui seront construites à la place de ces bungalows, Mme Aït Mékideche a assuré que “Sonelgaz est obligée de construire des habitations en hauteur. Même si elle construit des villas, elle est libre. Si Sonelgaz commence à distribuer ses terres, elle va se retrouver dans la dilapidation”, a-t-elle conclu. DJAZIA SAFTA