Le Pakistan ne négociera pas avec les talibans, pas plus maintenant que dans l'avenir, a déclaré le président pakistanais, Asif Ali Zardari, ajoutant qu'on n'avait “pas droit à l'échec” dans la lutte contre le terrorisme. “C'est une lutte existentielle. Si nous perdons, le monde perd aussi. On n'a pas droit à l'échec”, a déclaré le président dans une tribune publiée dans l'édition de mercredi du Wall Street Journal. “Nous n'avons pas négocié et nous ne négocierons pas avec les extrémistes talibans ni avec les terroristes”, a-t-il assuré au lendemain d'une attaque contre l'équipe de cricket du Sri Lanka menée par des assaillants armés de fusils automatiques et de grenades qui a fait huit morts à Lahore. L'attaque de mardi, a ajouté M. Zardari, “montre une fois de plus à quel diable nous sommes confrontés”. Une chasse à l'homme a été lancée à travers Lahore, la deuxième ville du Pakistan proche de la frontière indienne, pour retrouver les douze auteurs de l'attaque dans laquelle six policiers et deux civils ont été tués et sept joueurs de cricket blessés. “Les religieux avec lesquels nous sommes en relation ne sont pas des talibans”, a-t-il affirmé, soulignant que le Pakistan avait dit aux religieux qu'“il était de leur responsabilité de neutraliser les talibans et les autres insurgés”. Zardari a indiqué que les “forces de sécurité agiraient en conséquence” si les autorités de la Vallée de Swat (nord-ouest du pays) étaient incapables de contrôler les insurgés. Il a également affirmé que le gouvernement ne tolérerait la fermeture d'aucune école de filles, insistant sur le fait que “l'éducation des jeunes femmes est obligatoire”. “Il n'y a pas d'exemple de capitulation ou d'indulgence du gouvernement envers les extrémistes, c'est plutôt le contraire”, a-t-il ajouté en réponse aux critiques selon lesquelles les femmes de la Vallée du Swat ont été sacrifiées au nom de la sécurité régionale. Le président s'est félicité de la réunion, la semaine dernière à Washington, de hauts responsables américains, pakistanais et afghans, estimant qu'il s'agissait “d'un pas décisif dans la guerre contre le terrorisme et le fanatisme en Asie du Sud et du Centre” et dans les relations entre les deux pays voisins. R. I./Agences