Le ministre britannique du commerce et de l'investissement, M. Lord Davies, qui effectue depuis deux jours une visite officielle en Algérie qui a donné lieu à des entretiens avec M. Temmar, a choisi de se rendre à Oran mardi où ont été concrétisés deux projets d'investissements britanniques importants. En effet, c'est au niveau de la zone industrielle de Hassi-Ameur, à quelque 20 km d'Oran, qu'est implantée l'unité de détergents de la multinationale Unilever, fruit d'un investissement direct de près de 20 millions d'euros, et le projet de partenariat entre BP et la SPA algérienne Petroser. Aujourd'hui, ce partenariat se concrétise par la mise en production à partir du mois prochain d'un nouveau site, dont la capacité de production annuelle de lubrifiants sera de 45 000 t. M. Lord Davies a expliqué que cette visite, la première qu'il effectue dans un pays du continent africain depuis sa nomination au poste du ministre du commerce et de l'investissement, est en soi un signe de l'intérêt porté à l'Algérie. Ce dernier a, en effet, estimé que “l'Algérie est un marché très intéressant et important pour nos compagnies. Elles doivent être prêtes à se saisir davantage des opportunités d'affaires qui existent en Algérie”, mais d'estimer aussitôt que notre pays se devait de faire davantage d'efforts, pour favoriser les investissements étrangers. “Il est important que le gouvernement algérien lève les barrières existantes dans les échanges commerciaux et les investissements. L'Algérie doit continuer à ouvrir son marché et de poursuivre la modernisation de son économie.” Interrogé sur les effets de la crise financière mondiale et du ralentissement de l'économie mondiale, Lord Davies s'est dit convaincu que la réponse à apporter à cette situation n'est pas “le repli ou le protectionnisme, il faut au contraire qu'il y ait une augmentation, une accélération des échanges commerciaux entre les pays, la réponse n'est pas le protectionnisme”. Mais pour le ministre britannique, il faut attendre que les mesures et les plans qui ont été préconisés par les pays touchés par la crise fassent leur effet et d'expliquer que la réaction des économies de pays comme la chine et autres en Asie pour l'instant, c'est l'attente qui règne dans les pays frappés par la crise qui est importante à ce titre. Quant à savoir si l'Angleterre allait s'inscrire toujours dans la politique d'investissement direct ou de rachat de sociétés algériennes privatisables, notre interlocuteur répond : “il n'y a pas de choix pour l'une ou l'autre des possibilités, il s'agit surtout que l'Algérie doit poursuivre l'ouverture de son marché.” Pour l'ambassadeur de Grande-Bretagne, M. Andrew Henderson, qui accompagnait à Oran le ministre, l'un des défis également sera de persuader les hommes d'affaires britanniques de venir ici en Algérie pour voir par eux-mêmes les opportunités qui existent. “Nous en sommes convaincus M. le ministre et moi.” Présent également lors de cette visite M. Philipe Barbe, directeur commercial de la banque HSBC qui, très brièvement, a évoqué aussi la crise et ses effets dans le milieu de la finance. “HSBC a quand même réalisé un bénéfice qui dépasse largement les 5 milliards de dollars en 2008, nous n'avons pas eu de pertes même si ce sont 60% de moins que l'exercice précédent.” Et d'assurer que HSBC, malgré la crise, s'en sort bien. DJAMILA LOUKIL