Du jamais vu. Des vents violents à plus de 100 km à l'heure ont balayé, pendant tout le week-end, l'ensemble des régions de l'Oranie. S'ils n'ont pas faits de victimes, à l'exception de Aïn Témouchent, où l'on dénombre un mort, ils ont, par contre, occasionné de graves dégâts au mobilier urbain. Une dizaine de poteaux électriques ont été arrachés à l'entrée de Mascara, des arbustes ont été carrément déracinés et entre le chef-lieu et le village de Hacine, de nombreuses pierres qui avaient chuté des montagnes environnantes ont considérablement gêné la circulation. Dans la wilaya de Tlemcen, les vents, qui ont atteint vendredi soir des pointes de 100 km/h, ont particulièrement touché le port de Ghazaouet et les régions de Remchi et de Henneya. Là aussi, des arbres et des poteaux électriques ont été arrachés avec ce que cela représente comme danger d'électrocution. C'est sans doute à Aïn Témouchent que ces vents ont fait le plus de dégâts. Près de Terga, une cité côtière bien connue des touristes, un homme âgé de 43 ans a été grièvement blessé par la chute d'un arbre. Evacué dans un premier temps vers l'hôpital de Aïn Témouchent, puis vers le CHU d'Oran, il succombera à ses blessures. Une femme à Ambellil recevra sur la tête une bonne partie des tuiles de son toit. Elle est actuellement en soins intensifs à l'UMC. Un gardien d'entreprise de travaux publics, non loin de Terga, sera blessé par une porte métallique qui s'est détachée. Il a été transféré à l'hôpital du chef-lieu. À M'saïd, près d'El-Amria, toujours dans la même wilaya, une étable s'est effondrée sur un troupeau. Vingt-six moutons appartenant à un certain M. A. périront. À noter qu'un eucalyptus géant s'est abattu sur la nationale 95 reliant Hammam Bouhadjar à Sidi Bel-Abbès, non loin de la localité de Hdjaïria, bloquant tout passage. À Tiaret, la station météo de Aïn Bouchekif signalait dès jeudi un vent à 120 km/h. Sa violence exceptionnelle a été d'ailleurs le cauchemar de plusieurs familles. Le courant électrique a été coupé durant les nuits de mercredi à jeudi et de jeudi à vendredi à Tiaret, Dahmouni, Sougueur, Mahdia et Rahouia. De peur de voir leur toit chuter pendant leur sommeil, de nombreux habitants de Tiaret, particulièrement des cités vétustes de Oued Tolba, Chaïb et Hachemi-Larbi, ont passé la nuit à la belle étoile, sans aucun secours. Même le robuste barraudage du lycée Ibn-Rostom a sauté comme un fétu de paille et la circulation automobile a été très difficile. Un citoyen, qui a emprunté la route de Sougueur à une vitesse exagérée, a vu son véhicule soulever de quelques centimètres du sol. À Saïda, on déplore néanmoins deux blessés suite à divers chutes de toits. À Oran, de nombreuses assiettes paraboliques se sont détachées, particulièrement sur les hauteurs de la ville, sans toutefois faire de victimes graves. On compte cependant quelques blessés légers dus aux éclats de bris de verre. B. A./Z. F./A. B./ M. LARaDJ/R. Salem