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Tu seras un homme mon fils
Publié dans Liberté le 10 - 03 - 2009

Résumé : Mon grand- père avait l'esprit d'équité et nous traitait tous à la même enseigne. Mais comme je ressemblais beaucoup à sa femme préférée, j'étais sous la protection directe de mes deux grands-parents.
3iéme partie
Parfois, ma grand-mère me prenait sur ses genoux, me peignait et tressait mes longs cheveux avant de m'admirer un moment et de lancer en souriant :
Tu es mon portrait craché à ton âge. Je sais que d'ici quelques années, les hommes vont se retourner sur ton passage.
Elle aimait aussi me comparer à mes propres cousines. Et en déduisait souvent que j'étais la plus belle fille de ma génération. Mon grand-père souriait à ces remarques, et prenait cet air solennel qui renseignait sur ses pensées.
Oui, il m'aimait bien grand-père, et c'était réciproque. Pour moi, tous les hommes devaient lui ressembler.
Quand j'ai eu 14 ans, ma mère qui souffrait d'une allergie chronique ne supportait plus le climat de notre village. Mon père qui avait déjà lancé plusieurs affaires commerciales en ville n'eut aucun mal à nous dénicher un bel appartement dans une banlieue de la grande ville. Je fus certes triste de quitter ma grand-mère, mon grand-père et la grande demeure de mon enfance, mais à l'idée d'avoir d'autres perspectives bien plus intéressantes en ville, je ne tenais plus en place. La grande ville m'apparaissait alors comme un havre salvateur qui me permettra d'évoluer à ma guise.
Bien sûr, j'étais trop jeune pour comprendre que les choses ne se passent jamais comme on veut. Prise entre l'innocence de l'enfance et l'excitation de l'adolescence, je ne voyais rien d'autre qui pourrait m'attendre dans la grande ville qu'un avenir des plus radieux.
Mes débuts dans une école de mon quartier furent bien pénibles. J'étais la nouvelle, donc l‘intruse. Je ne connaissais personne, et personne n'osait me fréquenter. J'étais la fille d'un riche homme d'affaires, mais je n'avais pas encore le savoir-vivre des citadines. Comment approcher ces filles ? Comment leur faire comprendre que je venais en amie et que j'aimerais être une des leurs ?
Ces adolescentes qui me regardaient de travers au début finirent par m'adopter. Mes notes en classe et les compliments des professeurs à mon égard les persuadèrent de s'allier finalement à moi.
Elle comprirent, par-dessus tout, que mieux valait qu'elles soient amies avec moi qu'ennemies, car plusieurs d'entre elles eurent recourent à mes services pour les leçons compliquées des mathématiques et de la langue française que je maîtrisais fort bien.
J'étais une élève douée. Très douée même. J'arrachais les meilleures notes à l'école, et je fus classée meilleure élève de l'établissement pour la première année que j'y passais. Les prix, les récompenses, les cadeaux pleuvaient de toute part. Mon grand-père, très fier de moi, nous rendit visite en ville avec ma grand-mère Zahra, et je fus la plus heureuse des filles sur terre, quand je sus que pour me faire plaisir, cette dernière à été autorisée à passer les trois mois de vacances chez-nous.
J'étais aux anges. Cette année-là, ma première dans la grande ville, était à marquer d'une pierre blanche.
Ma grand-mère m'offrait en guise de récompense à mes efforts scolaires une belle et lourde chaîne en argent qu'elle avait prise de ses propres bijoux.
“Un jour, je te donnerai d'autres bijoux”, m'assura-t-elle en me prenant dans ses bras.
Les années suivantes s'écoulèrent paisiblement. Je passais mon baccalauréat avec succès et j'accédais à l'université pour de longues études en médecine.
À 25 ans, et à la grande fierté de ma famille, j'étais médecin.
Mon grand-père, qui avait pris des rides encore, avait décidé du partage de ses biens entre ses enfants et petits-enfants. Bien sûr, la famille était bien grande, mais nos biens ne l'étaient pas moins.
Il donne à mon père une somme d'argent pour m'ouvrir un cabinet bien équipé, et me demande à moi qui venait de prêté le sermon d'Hippocrate d'être indulgente envers les pauvres et les miséreux, d'atténuer les souffrances et de savoir prendre le bon côté des choses dans tous les domaines.
Mon grand-père était un homme avisé. Dieu lui a donné des richesses, et lui a su les gérer. La part du pauvre n'était jamais oubliée, et il donnait à chacun de nous la possibilité de semer le bien autour de lui.
“Si vous êtes généreux, Dieu le sera avec vous”, ne cessait-il de nous répéter. Mon grand-père avait la sagesse légendaire de nos aïeux, et mon père, de son côté, malgré quelques tares, conséquence de ses nombreuses fréquentations en ville, avait hérité de cette sagesse et analysait logiquement les choses. Il était cartésien et cela lui valait souvent des affrontements, car on refusait d'admettre certaines réalités.
Y. H.


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