Incontournable et pourtant si contestable, l'émission de divertissement El Fhama qui frise le ridicule, flirte avec le cliché, fait le plein de conneries et tente non sans difficulté de faire rire les téléspectateurs de l'Unique, chaque mardi soir, dès 21h. Grande nouveauté : dorénavant, à chaque numéro d'El Fhama, la sympathique équipe – même trop parfois- d'humoristes fait escale dans une des régions de l'Algérie. Chaque semaine, la caravane d'El Fhama part à la découverte et l'exploration de l'Algérie profonde. Toutefois, l'agencement de l'émission et des rubriques n'a pas beaucoup changé. L'émission est animée par Sally ; un rôle qu'elle partageait auparavant avec Hassan Kerchache et tous deux formaient le duo Zina oua Nahoul. Sally annonce donc le programme ainsi que le thème central de l'émission, qui inspirera les sketches d'El Fhama. Un micro-trottoir est également réalisé auprès du public toujours autour du thème. Suivront ensuite l'horoscope de la semaine par Dallal, les blagues à deux sous du tlemcenien Salim Mdjahed, les analyses politiques grotesques de “Ambar El Qozdira”, les critiques sociales de “Normal Machi normal”, ainsi que les conversations saugrenues et aberrantes de “Houa oua Hiya”. El Fhama c'est donc de l'humour, de la démesure et du décalé ; mais depuis quelques semaines et malgré le lifting de l'émission, nous avons constaté, et malgré toutes les bonnes volontés de ses concepteurs, qu'elle s'essoufflait. En effet, les numéros passent et se ressemblent… Le vase a débordé puisqu'il n'y a aucune création et pas la moindre créativité. El Fhama s'est installée dans la monotonie et la facilité. Les blagues ne sont pas drôles, les sketches frôlent le ridicule, l'apparente sympathie frise la grosse tête, et le discours rime avec leçons de morale. El Fhama se repose donc sur ses acquis mais comme elle évolue dans un contexte où on remet sans cesse les compteurs à zéro et où chaque numéro, chaque émission est un nouveau défi, elle ne peut résister ni vivre sur la légitimité qu'elle a acquise auprès du public dans le passé. D'ailleurs, El Fhama ressemble à présent étrangement à un remake et/ou une copie ratée de la série navet qui a cartonné, et on ne le dit pas sans déplaisir, durant le mois de Ramadhan à savoir, Imarat El Hadj Lakhdar. C'est donc dans cette lignée que s'installe à présent et malheureusement, El Fhama, en mal d'humour et en manque de Fhama. Résultat des courses : le mythe commence à s'effondrer et la légende d'une émission qui, il fut un temps, était top, ne fait que commencer ! Après le top, c'est le flop. On a eu le meilleur, et là on se prépare au pire. Sara Kharfi