La direction de campagne s'est offert, jeudi, une revue des troupes, une sorte de démonstration de force, à une semaine du démarrage officiel de la campagne électorale. Le directeur de la campagne électorale du président-candidat table sur un taux de participation dépassant les 70% lors du scrutin du 9 avril prochain. Un pari fou, lorsqu'on sait que l'élection présidentielle de 2004 avait vu ce taux se situer autour de 58% et que les dernières élections législatives avaient connu un taux de participation avoisinant les 35%. Mais Abdelmalek Sellal semble avoir trouvé la bonne combinaison pour “renverser le domino”, comme il aime à le dire. Le mouvement associatif, avec toute sa composante, jeunes, femmes, étudiants, comités de supporters, comités de quartier. Le tout sans compter les machines de guerre déployées par les partis politiques soutenant Abdelaziz Bouteflika. Pour Abdelmalek Sellal, “il est indispensable que le taux de participation soit fort pour donner une forte légitimité au premier magistrat du pays”. Ce jeudi, à la salle Atlas de Bab El-Oued, la direction de campagne s'est offert une revue des troupes, une sorte de démonstration de force, à une semaine du démarrage officiel de la campagne électorale. Selon Tayeb Zitouni, président de l'APC d'Alger-centre et directeur de campagne pour la wilaya d'Alger, “sur les 6 933 associations que compte la capitale, plus de 5 000 soutiennent la candidature de M. Bouteflika. Nous avons misé sur les comités de quartier, les comités de jeunes, ceux des femmes et des étudiants pour entamer une campagne de proximité. Nous n'allons pas nous contenter de meetings et de discours”. Alger compte, pour rappel, 1,7 million d'électeurs, sur les 20 millions que compte le pays. D'ailleurs, Abdelmalek Sellal, avec son humour légendaire, n'a pas manqué de faire remarquer que “la présence des présidents du MCA et de l'USMA nous rassure. C'est un match gagné d'avance”. Ces derniers n'étaient pas les seuls à faire une entrée remarquable dans la salle Atlas. Trois anciens cadres limogés par Bouteflika ont fait leur réapparition, le temps d'une campagne. Il s'agit d'Abdelkader Khoumri, l'ancien patron de l'Anep, Salah Djennouhat, le malheureux candidat au poste de secrétaire général de la Centrale syndicale, et Lazhar Bounafâa, l'ancien directeur général de l'AADL. Il y avait la présence très remarquée de Amara Benyounès, le fondateur de l'UDR, qui était très entreprenant dans les coulisses de la salle Atlas. Le choix d'Alger, comme point de départ du travail du comité de soutien à Bouteflika, s'explique, selon Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du FLN et actuel président de l'Alliance présidentielle, par le fait que c'est “la vitrine du pays”. “Elle a un poids considérable dans la prise de décision politique et c'est le wagon qui doit conduire les autres wilayas”. Le patron du FLN, qui devait réunir dans la même journée les organisations estudiantines, a insisté sur le travail de proximité et de sensibilisation, d'autant plus que le mouvement associatif est, selon lui, “idéologiquement neutre”. Mais la tâche ne sera pas de tout repos. Abdelmalek Sellal le sait très bien, lui, qui n'a cessé de marteler aux associations d'Alger qu'il faudrait privilégier le travail de proximité, le porte-à-porte, pour convaincre les Algérois d'aller voter le 9 avril prochain. Azzeddine Bensouiah