Le différend, qui oppose le Premier ministre et le premier responsable du département de l'Industrie, ne fait qu'envenimer une situation déjà entourée d'incompréhensions et se prêtant à toutes les spéculations. L'instabilité économique a encore des jours meilleurs en Algérie. Plus de 47 ans après l'Indépendance, notre pays cherche toujours un modèle pour son économie. D'année en année, les stratégies se suivent mais ne se ressemblent jamais. Force est de constater que les politiques réservées à cet important volet par les divers dirigeants qui se sont succédé depuis 1962, n'ont pas atteint les objectifs escomptés. La preuve la plus récente n'est autre que cette polémique brûlante qui a…”refroidi” de nouveau les relations entre un Premier ministre et son chargé de l'industrie. Le redémarrage de ce secteur, qualifié par les experts de poumon de toute économie d'une nation, se trouve encore une fois, balloté entre entités. Le membre du gouvernement tente une relance à travers une planification fondée sur certains principes. Or, il se trouve que ces mêmes idéaux ne sont pas partagés par le patron de cet Exécutif. Un gouvernant esquisse une voie à suivre pour des buts précis, un autre, plus “gradé”, décide d'effacer tout pour recommencer à zéro. Décidément, il était écrit que l'Algérie vive de tels scénarios. Résultats des courses : l'économie nationale reçoit un autre coup qui risque de lui être fatal pour son avenir. Car, notre pays ne pourra jamais — sauf miracle — bénéficier d'une situation financière aussi aisée. Autrement dit, tous les ingrédients sont réunis pour une véritable relance. À qui profite ce type de controverses entre dirigeants, tentons-nous de dire ? La victime ne peut être que l'entreprise. Et qui dit entreprise, on doit faire, à coup sûr, allusion aux citoyens, c'est-à-dire au peuple. Jusqu'à quand celui-ci continuera à subir les méfaits ardus de l'isolement ? Quand bien même ces décisions relèvent de la souveraineté du pays, il n'en demeure pas moins que cela rend de plus en plus instable et vulnérable le cadre économique vis-à-vis de l'étranger. Les observateurs d'outre-mer n'attendent pas pour remettre en cause les avancées de l'Algérie, il faut le dire, réalisées sur le plan macroéconomique. Ainsi, dans son édition-2008, le Doing business du groupe de la Banque mondiale classe l'Algérie à la 125e place sur un panel de 178. Notre pays a perdu quelques points par rapport aux critères d'appréciation retenus dans sa grille d'analyse aussi bien en matière de conditions de création d'entreprises, l'octroi de licences, la protection des investisseurs, le paiement d'impôt, que le commerce aux frontières. Selon un autre classement établi par l'un des principaux instituts américains de notation des performances économiques, Heritage Foundation, l'Algérie était déjà classée au 134e rang à l'échelle mondiale parmi 157 pays en ce qui concerne l'indicateur d'ouverture économique pour l'année 2007. Selon ce nouveau classement, l'Algérie est devancée par plusieurs pays de la région Afrique du Nord et du Moyen-Orient (Mena). La Tunisie est classés 69e, suivie par le Qatar (72e), les Emirats arabes unis (74e), l'Arabie Saoudite (85e). Heritage Foundation mentionne que l'Algérie doit développer son secteur bancaire et financier et maîtriser l'inflation. Par ailleurs, il incite l'Algérie à encourager la création d'entreprises et le développement des autres secteurs d'activité hormis le secteur des hydrocarbures. De grâce, il faut épargner pour l'Algérie ces sautes d'humeur et ces luttes intestines au sein d'un même Etat et réfléchir profondément et de manière consensuelle sur une issue salvatrice mais idoine pour l'économie nationale. Car, l'heure n'est plus à l'instabilité… En outre, devant de tels rapports, on ne peut mieux accablants, il serait plus judicieux voire plus sage, de s'éloigner de cette sempiternelle idée de “tourner en rond” et opter pour de nouvelles orientations à même de faire redémarrer le pays sur de bonnes bases. Là est le défi que doivent relever nos dirigeants. À bon entendeur… B. K.