RESUME : Aïcha savait que sa belle-fille ne lui pardonnerait pas. Zahia pourrait être adorable si elle faisait un effort. Elle sera une belle jeune fille plus tard. La guerre prend fin. Les fils partis reviennent, faisant le bonheur de leur famille. Kheïra ne voudrait pas quitter ce bas monde sans avoir revu son fils… 5eme partie -Je ne voudrais pas mourir sans l'avoir revu… Kheïra espère de toutes ses forces que son vœu le plus cher se réalise. Les jours passent et elle ignore toujours si son fils est vivant ou mort en martyr. Amar, le moudjahid, n'est pas revenu et il lui arrive parfois de penser que s'il ne le trouve pas, c'est parce qu'il est mort. Tout comme elle, Zahia et Aïcha attendent le retour d'Amar. Zahia ne tient plus en place. Sans raison, elle se met à pleurer. Un rien l'énerve. Elle s'en prend alors à sa belle-mère. Celle-ci a beau être tendue, elle s'efforce de ne pas en tenir compte. Elle comprend la peur inavouée de la petite. Si elle se montre aussi agressive, c'est pour cacher sa sensibilité. - S'il est mort, il sera l'unique martyr de la famille ! Tu pourras être fière de lui ! - Non, je ne veux pas qu'il soit martyr, dit Zahia. Je veux qu'il revienne ! Je veux mon papa ! Je veux mon papa ! Elle ne se rend pas compte que sa grand-mère est en train de soupirer bruyamment. Aïcha accourt vers elle et la redresse sur sa couche. Elle ne comprend pas ce qui lui arrive. - Khalti ! Khalti… Mais Kheïra ne parvient pas à retrouver une respiration régulière. Sa main s'accroche à la sienne. -Prends-en soin, murmure-t-elle. N'entres pas dans son jeu. Ce n'est qu'une enfant… -Tu es là, pour prendre soin d'elle ! Avec toi, il ne peut rien lui arriver ! Moi, je suis sa belle-maman et je suis loin d'être la personne qu'elle adore ! Alors reste ! Pour elle… - Je me sens partir, murmure la grand-mère en jetant un coup d'œil circulaire dans la pièce principale. Donnes-là moi ! Du regard, elle désigne la photo. Aïcha va la décrocher du miroir. Des larmes brillent dans ses yeux. -Mon fils… Les larmes coulent sur ses joues creuses. - Lorsqu'il reviendra, dis-lui combien je l'aime… Aïcha pleure, tremblante à l'idée qu'elle puisse mourir. Elle regarde Zahia et tend la main vers elle. - Approches-toi ! Ta grand-mère voudrait… La fille la regarde, aussi apeurée qu'elle. Elle tombe près d'elle et prend sa main. De l'autre, elle tient la photo contre son cœur. - Promets-moi, lui murmure-t-elle, d'écouter Aïcha. Même si elle se fâche après toi, elle t'aime. Ne l'oublie jamais… - Qu'est-ce qui t'arrive ? Pourquoi tu me dis ces choses-là ? Je sais que tu es la seule à m'aimer ! - C'est vrai, je t'aime ! Mais moi, je vais partir ! Sois forte ma fille… - Non ! Non… Aïcha prend un pichet d'eau et l'aide à boire une gorgée. Le doigt levé, elle prie une dernière fois avant de fermer les yeux. Aïcha se penche au dessus d'elle, voulant vérifier si elle a rendu son dernier souffle quand la porte de la cour est ouverte bruyamment. Quelqu'un vient de la pousser… Zahia se lève d'un bond, pour voir qui c'est. Elle pousse un cri de surprise avant de s'élancer en criant : - Papa ! Papa ! A. K.