M. Fewzi Ali-Rebaïne, président du parti Ahd 54, a choisi la wilaya de Tlemcen pour entamer sa campagne électorale pour la présidentielle du 9 avril prochain. Alors qu'on l'attendait au chef-lieu de wilaya, dont on dit que c'est le fief du candidat Abdelaziz Bouteflika, voilà que le rassemblement populaire s'est déroulé jeudi à Remchi, localité située à 25 km de Tlemcen. Beaucoup d'interrogations à ce propos. Le staff du parti craignait-il des chahuts de la part des partisans du candidat Bouteflika qui, lui-même, était attendu samedi à Tlemcen ? Est-ce à cause du nombre de militants qui ne pouvaient remplir la maison de la culture d'une capacité de plus de 500 personnes censée abriter le rassemblement en question ? Y avait-il une autre raison ? Un des porte-parole de M. Rebaïne interrogé à ce sujet a déclaré : “Nous préférons volontairement aller vers la base, c'est-à-dire vers le peuple dans les petites localités plutôt que les chefs-lieux de wilaya.” Cela dit, c'est devant une centaine de militants et sympathisants (parmi eux de nombreux adolescents), rassemblés au centre culturel de Ramchi, que M. Rebaïne a prononcé un discours de 30 mn pour convaincre sur la nécessité du changement et développer la vision du parti Ahd 54 quant à la démocratie et au pluralisme “et la nécessité de revoir et modifier le rôle de certaines institutions comme les douanes, les banques, la Cour des comptes, l'agriculture, la santé et le logement”. Après avoir indiqué que son parti est boycotté par les médias publics depuis cinq ans, M. Rebaïne a ajouté que “l'Etat a conduit à créer deux couches sociales ; l'une de pauvres pour la majorité et l'autre de nantis avec une proportion importante de milliardaires, ceux-là mêmes qui financent la campagne du candidat Bouteflika dont un seul rassemblement a coûté 51 milliards de centimes”. Le leader du parti Ahd 54 a beaucoup insisté sur l'indépendance de la justice et a déclaré que s'il était élu, il veillerait personnellement à déléguer toute l'autonomie au juge, “lequel subit tous les jours des pressions politiques”. Le second candidat attendu aujourd'hui est Abdelaziz Bouteflika. B. Abdelmadjid