Résumé : Les jours passent. Kheïra perd espoir. Elle aurait voulu revoir son fils avant de partir. Elle prie Aïcha de prendre soin de Zahia. Zahia ne veut pas qu'elle part. Kheïra est en train de rendre son dernier souffle lorsque son fils arrive… 6eme partie -Khalti ! Khalti ! Il est vivant ! Il est revenu… Kadour vient d'entrer, suivi de Zahia. - Qu'est-ce qui se passe ? -Ta mère est mal… On ne croyait plus à ton retour ! Kadour tombe à genoux, près de sa couche. Kheïra a les yeux fermés et elle ne respire pas. -Je suis là ! Je suis vivant… ouvres les yeux ! Il caresse son visage puis prend sa main. Il saisit son pouls mais il ne sent aucun battement. La peine le saisit. Il n'aura pas eu la chance de la revoir vivante. Il s'appuie contre son épaule. Il veut respirer son odeur, sentir le peu de chaleur qui lui reste. Il est là, contre elle quand il voit Aïcha et Zahia reculer, les yeux écarquillés. Il se redresse et il peut voir sa mère, les yeux ouverts. Deux larmes coulent lentement sur ses joues. Kadour se met à pleurer. Il ferme les yeux de sa mère et il sort de la maison. Kheïra et Zahia pleurent. Elles n'ont pas le temps d'apprécier son retour parmi elles. La mort de Kheïra fait vite le tour du village. Lors de la veillée funèbre, on raconte à Kadour combien elle était impatience de le revoir. Tous se rappellent sa visite. À chaque fois qu'elle apprenait qu'il y avait un revenant, elle n'hésitait pas à leur demander des nouvelles. Elle s'étonnait qu'ils ne le connaissent pas. Quand Aïcha raconte qu'elle a versé des larmes alors qu'elle était morte, tous comprennent sa joie, son soulagement. - Elle t'adorait… - Elle pensait à ta fille. Comment va-t-elle ? - Malheureuse, répond-il. Elle était tout pour elle. Sa grand-mère, sa mère, son amie… -Il faudra être patients avec elle, conseille un cousin. Elle l'a gâtée. Allez-y doucement avec elle ! Kadour promet de prendre soin d'elle. Quand il le pourra. Quelques jours après, il part en ville, à la recherche d'un travail. Il ne peut pas rester à la maison à se morfondre. Si elles ont pu supporter leur vie misérable, lui ne le peut pas. Il est là pour la chasser de leur vie. Il veut de jolies robes pour Zahia et sa femme. Il veut pouvoir remplir le couffin. Il va d'un café à un autre, d'un chantier à un autre. Il ne trouve pas tout de suite de travail. - Si vous avez besoin d'aide, n'hésitez pas à m'appeler ! En proposant son aide, il ne s'attend pas à trouver du travail. Le collège recherchait un surveillant. Le fait qu'il sache écrire et lire le tire de l'embarras. Il remplit le formulaire d'embauche et le voilà surveillant. Fou de joie, il passe par l'épicerie et achète de quoi faire un bon dîner. Aïcha et Zahia partagent sa joie. Son seul souci est qu'il ne pourra pas arriver à l'heure. Le village est loin de la ville et il doit être à sept heures au collège. - Si je reste là-bas, toute la semaine je n'aurais aucun problème à mon travail vu que je n'arriverai jamais en retard… Si je rentre chaque soir, pour être avec vous, je prends le risque de ne pas trouver de transport et d'être en retard ! - On pourrait s'installer en ville, dit Zahia. Comme ça, on ne sera plus jamais séparés ! Qu'en dis-tu ? Kadour hoche la tête. Il y a bien pensé, mais où habiter en ville ? Il soupire, espérant trouver une solution à leur problème car il ne tiendrait pas longtemps avec ces allers-retours quotidiens au village… A. K.