Pour le 3e jour de cette manifestation cinématographique (initiée, rappelons-le par l'ambassade du Canada à Alger, en partenariat avec les ambassades de France, de Suisse, de Burkina Faso, d'Egypte, de Maroc, de Roumanie, de Tunisie et la délégation de Wallonie-Bruxelles), rendez-vous était pris avec trois projections de films à la salle de cinéma Cosmos (OREF). C'est la Suisse qui a commencé dès 16h30 à montrer son cinéma, avec un court métrage de 15 minutes intitulé Il neige à Marrakech, le troisième du réalisateur helvético-marocain Hicham Alhayat, qui met en scène deux personnages, un père et un fils. Il neige à Marrakech, c'est l'histoire d'un homme âgé de 80 ans, qui rêve d'aller skier en Suisse afin de rencontrer Marina Heiniz. Son fils Karim décide de réaliser son rêve. Pour ce faire, le fils transforme une station marocaine et réussit à faire croire à son père qu'il est dans les Alpes suisses. Avec finesse et subtilité, le réalisateur, joue bien sur l'amour parental, la relation père et fils et ce, tout en recourant à la caricature et un tantinet à l'exagération. Le Burkina Faso prend le relais à 18h, avec le film Tasuma (le feu) du réalisateur burkinabé Kollo Daniel Sanou, qui a reçu le prix RFI du public à la 19e édition du Fespaco. Tasuma conte les mésaventures de Sogo Sanon, ancien tirailleur sénégalais dévalant à intervalles réguliers les pentes rocailleuses de son village pour aller chercher une improbable pension de guerre à Bobo Dioulasso, qui tarde à arriver. Sogo personnifie la catégorie des anciens combattants en Afrique, qui ont été lésés en quelque sorte de leurs droits. Et pour dénoncer, le réalisateur a eu recours à la caricature et au comique. À 20h, c'est au tour de Deux femmes sur la route, de la marocaine Farida Bourquia. Curieusement, la salle de cinéma a enregistré une bonne affluence. Le film – une véritable invitation au voyage – nous fait découvrir le Maroc. Un Maroc pittoresque, profond. Deux femmes sur la route, c'est l'histoire de deux femmes, Amina et Lalla Rahma. Deux femmes de générations différentes mais au destin quasi identique. Les évènements de la vie font qu'elles se croisent, par hasard ou plutôt grâce ou à cause d'une panne de voiture… Elles voyagent ensemble pour la même quête. La première pour libérer un époux arrêté pour trafic de drogue, la seconde un fils parti chercher le bonheur ailleurs. De péripéties en péripéties, une amitié naît entre les deux femmes. Si au départ, c'était superficiel et un peu intéressé, elle se renforce le long du trajet. Deux femmes sur la route, rappelle curieusement le film culte Thelma et Louise. Amine IDJER