La phytothérapie tend à supplanter une prescription médicamenteuse pour le traitement d'innombrables maladies sans gravité. Reconnue par l'OMS comme partie intégrante de la médecine conventionnelle, elle ne compte plus ses adeptes, bien qu'elle suscite encore quelques doutes quant aux effets indésirables de certaines plantes mal connues scientifiquement. De plus en plus de médecins, notamment les pédiatres, prescrivent des phytomédicaments pour des troubles mineurs qui ne nécessitent pas systématiquement le recours aux médicaments. “La mode est aux produits bio. C'est normal que la phytothérapie suscite l'intérêt”, souligne un pharmacien à Bab-El-Oued. Il confirme qu'il reçoit de plus en plus d'ordonnances sur lesquelles sont prescrits des phytomédicaments, notamment pour le traitement de la toux, d'un mauvais transit intestinal, les coliques, les insomnies, l'anxiété et même pour déficit de concentration chez les enfants et de la mémoire. “Il y a tellement de produits chimiques dans la vie de tous les jours, dont l'air que nous respirons, qu'il est utile d'éviter la médicalisation quand c'est possible”, corrobore Mme Yousfi, psychothérapeute. Elle affirme que pour traiter l'anxiété, à titre d'exemple, il est nettement plus judicieux de prescrire au patient un produit à base de plantes naturelles que de l'inciter à prendre un médicament qui le condamnera peut-être à une accoutumance. Depuis que l'OMS l'a reconnue comme branche de la médecine conventionnelle, la phytothérapie a gagné des galons dans le même temps que de nombreux partisans, dont des praticiens de la santé. D'autant que contrairement à l'herboristerie qui utilise les plantes sur simples connaissances empiriques, la phytothérapie s'appuie sur des études cliniques et scientifiques pour identifier les extraits actifs des plantes. Il n'en demeure pas moins que de nombreux spécialistes demeurent sceptiques sur le principe que “les plantes font du bien sans faire du mal”. La faiblesse des études scientifiques sur certaines plantes, utilisées malgré tout, n'est pas sans danger sur le corps humain, compte tenu de leur toxicité mal décelée. On met en garde également sur le fait que “la prise simultanée de plantes médicinales et de médicaments peut entraîner l'interaction des deux remèdes et l'apparition d'effets secondaires, parfois graves”. Il reste à admettre que la phytothérapie, et son corollaire la pharmacologie, sont de bons augures pour la médecine conventionnelle. S. H.