Le président américain Barack Obama a désigné l'ambassadeur Johnnie Carson, secrétaire d'Etat adjoint auprès d'Hillary Clinton, aux Affaires africaines. C'est un spécialiste du continent noir. Afro-américain, il a toujours eu, dit-on au département d'Etat, “une passion” pour l'Afrique en commençant par être volontaire du Corps de la paix en Tanzanie, puis dans les années 1960 comme volontaire au Zimbabwe du Peace Corps, une organisation humanitaire américaine, avant de rejoindre le département d'Etat il y a 37 ans. Il a été successivement chargé de mission au Botswana, au Mozambique et au Nigeria, puis ambassadeur au Kenya, Zimbabwe et Ouganda. C'est donc un bureaucrate dans le sens américain du terme. Il devra donc mener la politique africaine d'Obama dont, malheureusement, l'on sait jusqu'à présent peu de chose. Si ce n'est les quelques platitudes exposé le mois dernier par Phil Carter, qui assurait l'intérim de sous-secrétaire aux affaires africaines. Celui-ci s'était contenté de souligner la volonté de Washington de travailler “en partenariat” avec les Africains. “Avant les Etats-Unis travaillaient pour l'Afrique, nous voulons maintenant travailler avec !” Drôle de sémantique. Cela dit, on sait d'après des recoupements des rares références sur l'Afrique par le premier président noir américain que Washington a toujours quatre priorités pour le contient. La sacro-sainte question de la sécurité, en fournissant aux pays africains la formation militaire, l'équipement militaire et la logistique nécessaires à “leur stabilité”. Récemment s'est tenu une rencontre militaire entre le Pentagone et une vingtaine de pays africains. Deuxième direction de la politique d'Obama, la promotion de la démocratie. Question épineuse avec la politique des deux poids, deux mesures qui s'est encore concrétisée avec l'arrêt de la CPI (Cour internationale de justice) contre le président du Soudan accusé de crimes contre l'humanité alors que pour le génocide des Palestiniens à Gaza, c'est motus et bouche cousue. Pourtant, des témoignages n'arrêtent pas de pleuvoir, y compris de la part de soldats israéliens qui avouent des atrocités innommables. L'aide économique est le troisième volet et Obama a promis qu'elle ne diminuera pas en dépit de la crise. Elle devait être doublée d'ici à 2012, passant de 5 à 10 milliards de dollars. Et, enfin, quatrième chapitre, la continuation du programme de lutte contre le sida qui est considéré comme l'un des succès de George Bush. Le tout nouveau monsieur Afrique a travaillé sur ce programme. Les médias du sud Sahara se sont réjouis de sa nomination car, selon eux, “il s'agit d'une personne qui connaît bien l'Afrique et qui s'est toujours occupée de l'Afrique”. À voir. Il reste que dans le sillage d'Obama, un Afro-Américain, de plus en plus d'Africains-Américains renouent avec la terre de leurs ancêtres. Les plus riches créent des fondations pour venir en aide aux pays de leurs ancêtres. Cette tendance devrait se confirmer sous la présidence de Barack Obama dont le retour très médiatisé dans son village ancestral au Kenya, en 2006, a été diffusé dans le monde entier. Le mouvement a généré du business. Les Noirs américains font de plus en plus appel à la science pour retrouver leurs origines : une floraison de laboratoires spécialisés tel l'African Ancestry Inc, effectue des ADN pour confirmer l'africanité, avec SVP des bases de données ! Plus de 15 000 Afro-Américains y ont recouru. À commencer par des célébrités du showbiz. D. Bouatta