Le Président-candidat était ce jeudi à Relizane et à Oran, deux villes qui lui sont acquises, au point où il n'avait même pas besoin de faire de discours. Un bain de foule à Relizane, un autre à Oran, place d'Armes, et enfin une pléiade d'artistes qui se sont produits pour lui au Théâtre régional d'Oran Abdelkader-Alloula. De Chlef à Relizane, toute la route est remplie de portraits du candidat Bouteflika ; même les panneaux de signalisation n'ont pas été épargnés. Drapeaux, troupes folkloriques, baroud et cavalerie, bitume refait à la hâte et peinture fraîche pour faire plaisir au candidat. À Oran, où Bouteflika a toujours eu droit à un accueil particulier, c'est tout le centre-ville qui a baissé rideau. L'avenue Khemisti et sa population de tous les jours ont laissé place à une artère sans âme où quelques curieux guettaient l'arrivée du cortège. Les fervents supporters de Bouteflika l'attendaient au tournant, à partir du café Riche jusqu'à la place d'Armes. À l'entrée du TRO, l'Association La Radieuse, Lakhdar Belloumi en tête, et Kacem Ellimam, le président du MC Oran, attendaient le Président sortant. Le choix du TRO n'est pas fortuit, puisque cette escale intervient à la veille de la célébration de la Journée mondiale du théâtre. À l'intérieur, une pléiade d'artistes attendaient le candidat, dont ses amis Cheikh El-Ghafour, Houari Benchenet et Chaba (ou hadja) Zahouania. Blaoui El-Houari était également au premier rang. Ne manquait à l'appel que Cheb Mami avec qui le Président sortant avait chanté la dernière fois sur scène Bladi hiya El-Djazaïr (mon pays, c'est l'Algérie). Bouteflika avait aimé la dernière soirée artistique organisée au TRO pour lui demander de se présenter pour un troisième mandat. C'était en décembre dernier. Le poète populaire Mekki Nouna a donné libre cours à ses émotions “Ah si tu savais combien nous t'aimons !” et promettra au Président-candidat “un fort taux de participation”. Houari Benchenet, qui avait appelé, en décembre, le président Bouteflika à briguer un troisième mandat, l'a remercié d'avoir exaucé le vœu des artistes. Pour le reste, Chaba Zahouania s'est chargée de chauffer l'assistance. À la fin du spectacle donné en l'honneur de Bouteflika, ce dernier est monté sur la scène pour offrir des bouquets de fleurs aux artistes, mais malgré l'insistance de Zahouania, il refusera de prendre la parole. “Je n'ai rien à dire”, se contentera-t-il de répondre, en quittant la scène. A. B.