La solennité, la poésie, la musique et l'émotion sont les quatre éléments qui ont marqué et ponctué la cérémonie d'ouverture à Alger de la manifestation culturelle “Al Qods capitale de la culture arabe 2009”. Après l'Algérie en 2007 et la Syrie en 2008, place à la Palestine qui fera sa “Intifadha” culturelle dans le monde arabe. Pour l'Algérie, la Palestine sera présente dans les 94 festivals qu'elle organisera cette année. Le coup d'envoi de la manifestation “Al Qods capitale de la culture arabe 2009” a été donné mercredi dernier de la salle El Mouggar par la ministre de la Culture, Khalida Toumi, et l'ambassadeur de la Palestine en Algérie, Mohamed El Hourani, en présence du secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre chargé de l'Information, Azzedine Mihoubi, de la grande révolutionnaire Djamila Bouhired, des représentants d'ambassades arabes, des ressortissants palestiniens et d'un grand nombre d'artistes algériens. Face à une salle archicomble et dans une grande émotion, il a été question d'abord d'une projection d'un documentaire de sept minutes retraçant l'historique de la participation palestinienne à la manifestation “Alger capitale de la culture arabe 2007”. Place ensuite à l'ouverture solennelle avec les discours de la ministre et de l'ambassadeur. En effet, Khalida Toumi a entamé son allocution par des vers de Mahmoud Darwish, le symbole de la résistance palestinienne, tout en déclarant “Al Qods capitale éternelle de la culture arabe” et en affirmant qu'“Israël a commis un crime supplémentaire en voulant faire taire la voix de la culture palestinienne”. En effet, l'ouverture officielle de cette manifestation a eu lieu samedi dernier, à Bethléem et non à Al Qods, puisque Israël a refusé de donner son accord. Mme Toumi a ajouté : “Ce refus d'Israël n'est en fait qu'une peur de la culture palestinienne pure, saine, militante, résistante et éminemment arabe.” Elle a également rendu hommage à la lutte des Palestiniens, aux femmes, tout en réitérant le soutien de l'Algérie à la Palestine, qu'elle ait tort ou raison. De son côté, l'ambassadeur de la Palestine en Algérie, Mohamed El Hourani, a remercié l'action solidaire de l'Algérie envers son peuple, et surtout envers Al Qods, capitale éternelle de la paix, terre des prophètes et de la coexistence pacifique entre les différentes confessions. La chorale El Aouda (le retour) composée d'enfants, du Centre culturel palestinien, a ensuite interprété quelques chansons populaires palestiniennes, ponctuées par des lectures poétiques de textes de Mahmoud Darwish, notamment Sajel ana Arabi (inscrit, je suis un Arabe), ou encore Al maroun bayna al kalimat al abira (les passants entre les mots arabes). La chanteuse Rym Al Banna — qui a également animé le concert d'ouverture à Bethléem — s'est chargée de l'animation musicale. Apparue dans une somptueuse robe rouge et noir (ornée de bijoux traditionnels) qui allie modernité et tradition, Rym Al Banna a interprété de magnifiques chansons avec une charge symbolique très importante, notamment Ya lil ma atwalek (la nuit s'éternise), Michaâl (le flambeau), ou encore Maraya errouh (les miroirs de l'âme, une chanson écrite par sa mère, la poétesse Soraya Sabbagh, pour son frère qui était en prison. Avec son timbre grave et sa voix légèrement écrasée, Rym Al Banna a transporté l'assistance, avec ses trois musiciens (batterie, basse, guitare) et les sonorités jazzy qu'elle a proposées. Par ailleurs, la Palestine sera présente en Algérie durant toute l'année 2009, et notamment dans les 94 festivals locaux, régionaux, nationaux et internationaux, que l'Algérie organisera cette année. Notons qu'une exposition de photographies sur les atrocités commises par Israël sur les Palestiniens, et de grands noms disparus de la Palestine, se tient dans le hall d'entrée de la salle El Mouggar. Sara Kharfi