Si son prédécesseur George W. Bush avait promis, en vain, de capturer Oussama ben Laden après les attentats du 11 septembre 2001, c'est Al Qaïda dans son ensemble qu'entend éradiquer le nouveau locataire de la Maison-Blanche. “Nous vous vaincrons”, a lancé hier le président américain aux terroristes au Pakistan et en Afghanistan. La colère d'Obama n'est-elle pas à lier avec la déclaration d'Al-Qaïda qui l'avait traité “d'esclave noir au service des Blancs” en novembre dernier ? Obama a qualifié de son côté la nébuleuse de “cancer”, assurant qu'Al-Qaïda (et ses alliés !) préparent activement des attentats contre les Etats-Unis depuis ses refuges au Pakistan. Sa priorité : vaincre cette menace. Un objectif que le président américain compte atteindre en renforçant l'aide civile pour l'Afghanistan dédiée au développement économique et politique, ainsi que l'envoi de quelque 4.000 soldats supplémentaires pour aider à la formation des forces de sécurité afghanes. Mais pas seulement. Obama veut voir travailler main dans la main Kaboul et Islamabad pour éradiquer le terrorisme islamiste. “L'avenir de l'Afghanistan et du Pakistan sont inextricablement liés”, a-t-il souligné pour annoncer un triplement de l'aide au Pakistan à 1,5 milliard de dollars par an sur cinq ans. Ce soutien est conditionné : le Pakistan doit donner la preuve de sa détermination à éliminer Al-Qaïda et tous les extrémistes violents qui se trouvent à l'intérieur de ses frontières, a prévenu Obama, qui entend établir une stratégie de lutte antiterroriste à l'échelle régionale, comprenant même l'Iran qui a accepté de prendre part à une conférence internationale sur l'Afghanistan dans laquelle il s'agira essentiellement de plans pour venir à bout des terroristes. Washington a également proposé la création d'un groupe de contact inédit sur l'Afghanistan et le Pakistan, comprenant notamment l'Inde et... l'Iran. Une nouvelle main tendue à l'intention de Téhéran, donc, une semaine après le message historique adressé par Barack Obama aux dirigeants iraniens, leur proposant de dépasser trente années de conflit. Autre preuve qu'Obama veut tourner en Afghanistan la page des années Bush, c'est qu'il envisage de mettre le président afghan Karzaï sur le banc de touche. Au mois de mai se tiennent des présidentielles en Afghanistan.