Poursuivant son périple électoraliste, le Président-candidat est revenu à la charge sur son sujet de prédilection durant cette campagne : la réconciliation nationale. Devant les notables de la wilaya de Tamanrasset, il affirmera sa volonté de poursuivre et d'approfondir la réconciliation nationale et précisera davantage sa stratégie future. Pour lui, pas question d'une amnistie générale avant que tous les terroristes ne se rendent et ne rendent leurs armes. “Je me suis engagé à éteindre le feu de la fitna”, rappellera-t-il avant d'avouer que “la route est longue et sinueuse. Mais nous y parviendrons”. Tout en affirmant que “la lutte contre le fléau (du terrorisme) se fera à travers deux armes : les forces de sécurité et l'arme politique, le cœur ouvert”, Abdelaziz Bouteflika dira que l'amnistie générale se fera une fois que tout le monde aura déposé les armes. Pour lui, une amnistie générale décrétée dans la précipitation pourrait conduire à une guerre civile. “Qui me garantit que j'exprime le sentiment des veuves, de ceux qui ont tout perdu durant cette tragédie ?”, s'interrogera-t-il, avant d'affirmer que “le peuple doit être consentant et ne doit pas se sentir lésé”. Bouteflika reconnaît que la route reste encore longue et espère pouvoir assister à l'amnistie générale. Mais cette main tendue aux groupes armés ne signifie pas, selon lui, que la nation s'incline devant les terroristes. “Le dialogue ne se fait pas avec la violence”, martèlera-t-il. Ce ton nouveau, utilisé depuis le début de la campagne électorale n'a pas encore fini de surprendre. L'amnistie générale dont parle le candidat Bouteflika depuis la capitale de l'Ahaggar, est-elle différente — et en quoi ? — de la grâce amnistiante accordée aux terroristes au nom de la concorde civile, et de la grâce tout court accordée depuis la promulgation de la réconciliation nationale ? À moins que par amnistie générale, le Président-candidat ne veuille parler de droits politiques des anciens terroristes. Le candidat n'a pas manqué, campagne oblige, d'aborder son passé révolutionnaire dans la région et le fait qu'il ait posé la première pierre pour la réalisation de la première école primaire à Tamanrasset et la première université de la wilaya. Il a mis l'accent sur la nécessité de relier le Nord au Sud, en limitant les écarts en matière de développement économique entre les deux régions. Et comme pour titiller l'ego des Touareg, il dira qu'il avait insisté pour venir à Tamanrasset pendant sa campagne, alors qu'il a dû sauter d'autres villes, faute de temps. Car, selon lui, “il n'y a pas de route qui ne passe pas par Tamanrasset”, avant de lancer un appel aux Touareg d'être les ambassadeurs de l'Algérie, notamment vis-à-vis des pays voisins et de les inviter à ne pas s'immiscer dans les affaires internes des voisins. Avec les bains de foule d'Illizi, de Tamanrasset et de Laghouat, le candidat Bouteflika aura bouclé la moitié de son périple électoral, soit 17 étapes depuis le début de la campagne. Il lui reste encore 17 étapes à franchir. Et tout indique qu'il expliquera davantage sa vision de l'approfondissement de la réconciliation nationale à l'occasion de ses prochains meetings. A. B.