Le candidat indépendant à la prochaine élection présidentielle affirme que «c'est le peuple qui pardonne et nous ne ferons qu'appliquer, en toute souveraineté, sa décision». Après la concorde civile et la réconciliation nationale, Abdelaziz Bouteflika prévoit d'aller vers une amnistie générale s'il est élu président pour un troisième mandat. Le candidat indépendant à l'élection présidentielle du 9 avril impose, toutefois, ses conditions. Il s'agit de la reddition totale des terroristes encore dans les maquis et de la consultation du peuple. «Il n'y aura pas d'amnistie générale sans référendum», a-t-il déclaré hier, lors d'un meeting animé à la coupole du Complexe olympique Mohamed-Boudiaf, au 19e et dernier jour de la campagne électorale. Le président-candidat explique que rien ne se fera sans la volonté du peuple. «C'est le peuple qui pardonne et nous ne ferons qu'appliquer, en toute souveraineté, sa décision.» Le candidat à sa propre succession assure qu'il n'y aura pas une amnistie «allant à l'encontre de la volonté du peuple et des intérêts du pays». M.Bouteflika insiste sur le fait que le peuple doit être consulté afin qu'il contribue à des décisions qui concernent son avenir et celui de son pays. «Il est impératif de faire participer les Algériennes et les Algériens dont une éventuelle amnistie, et ce, en dépit de leurs différences partisanes et de leurs idéologies», a-t-il recommandé. Et d'ajouter sa deuxième condition: pour passer à une amnistie générale «il faut que tous les groupes armés déposent leurs armes et descendent des maquis». En termes plus clairs, M.Bouteflika déclare que le passage vers une amnistie générale est conditionné, entre autres, par la reddition de tous ceux qui sont sortis du droit chemin. C'est dans ce contexte qu'il est revenu sur son projet phare, à savoir la Réconciliation nationale que le candidat promet d'approfondir encore. «Nous allons continuer la Réconciliation nationale et l'approfondir», a-t-il souligné. Une fois de plus, il a tenu un discours ferme à l'encontre des terroristes activant toujours dans les maquis. «Nous n'abdiquerons pas face à ceux qui continueront dans la voie de la terreur et de la dévastation», a-t-il martelé. Pour rendre un hommage appuyé aux forces de sécurité et particulièrement à l'Armée populaire nationale, M.Bouteflika lance un message aux terroristes: «Nous, forces de sécurité et notre armée vous poursuivrons jusqu'à l'ultime seconde.» Une façon de réaffirmer la volonté de l'Etat de continuer dans la lutte armée. Une fois de plus, il réaffirme que la voie de la réconciliation, demeure, en dépit des critiques des uns et des autres, une de ses priorités, c'est la meilleure voie pour préserver «la cohérence, la logique d'ensemble, avec pour but ultime, de mettre notre pays définitivement à l'abri des vicissitudes et des retournements de conjoncture toujours possibles, dans un monde de plus en plus interdépendant». Pour mieux appuyer sa politique, M.Bouteflika a exliqué que sa tournée à travers le pays à l'occasion de cette campagne électorale lui a permis de mieux mesurer «les retombées positives de la réconciliation nationale et la perception qu'en ont nos concitoyens». Le candidat est revenu, aussi, sur les années de la tragédie nationale affirmant que le peuple a beaucoup souffert. «La démarche de la Réconciliation nationale permettra à notre peuple de lui épargner d'autres souffrances et à notre pays de se reconstruire et prospérer.» L'occasion s'est offerte au candidat pour revenir sur le bilan de ses deux derniers mandats. Il a tenu, ainsi, à énumérer les grands chantiers et les grandes infrastructures réalisées lors de la dernière décennie. La construction d'un million de logements, l'autoroute Est-Ouest, la construction des barrages, la création de nouvelles écoles et universités ont été toutes passées en revue par l'orateur. A propos du logement, il promet, ainsi, de construire dans les cinq prochaines années un autre million d'unités, s'il est élu. «Je veux que chaque Algérien ait son logement.» Ouvrant une parenthèse sur les bidonvilles, M.Bouteflika dira: «Les bidonvilles de la honte! On a sali l'environnement avec ces habitations». Et de promettre non seulement de poursuivre les auteurs en justice, mais de les «jeter en prison». Pour les cinq prochaines années, il s'engage devant l'assistance à réduire, s'il est élu, le chômage, avec la création de trois millions de postes d'emploi et de construire encore des logements pour les Algériens.