Le président israélien Shimon Peres a cherché hier à rassurer l'Union européenne et la communauté internationale en affirmant que le prochain gouvernement dirigé par le faucon Benjamin Netanyahu poursuivrait le processus de paix avec les Palestiniens. “Le nouveau gouvernement est lié par les décisions du précédent gouvernement. Il y aura une continuité et la poursuite des négociations pour le processus de paix”, a affirmé M. Peres à la veille d'une visite en République Tchèque, qui assure la présidence tournante de l'Union européenne (UE). Ce voyage intervient alors que le prochain gouvernement de M. Netanyahu, auquel s'est rallié le chef du parti travailliste Ehud Barak, le ministre de la Défense sortant, doit en principe être présenté au Parlement demain, selon une porte-parole de M. Peres. Le séjour du chef de l'Etat israélien a dû être écourté en raison de la “traditionnelle photo de tous les ministres prévue en principe mercredi chez le président”, a précisé cette porte-parole. À l'approche de cette échéance, l'Union européenne avait lancé vendredi une mise en garde à M. Netanyahu en le pressant d'accepter l'idée de “deux Etats pour deux peuples”, autrement dit la création d'un Etat palestinien, faute de quoi l'UE a menacé d'en “tirer les conséquences”. Le président américain Barack Obama a lui aussi estimé que le statu quo dans le conflit israélo-palestinien était “intenable” en jugeant “crucial que nous progressions vers une solution à deux Etats où Israéliens et Palestiniens puissent vivre en paix côte à côte, dans leurs Etats, en paix et en sécurité”. Jusqu'à présent M. Netanyahu s'est refusé à accepter publiquement l'idée d'un Etat palestinien souverain. Il s'est borné à déclarer qu'il était prêt à négocier “pour la paix” avec l'Autorité palestinienne tout en évoquant une “paix économique” limitée à l'amélioration des conditions de vie des Palestiniens en Cisjordanie sur les plans économique et de la sécurité. Réagissant à ces propos, le négociateur palestinien Saëb Erekat avait affirmé que “la quête de la paix requiert des actes et non pas des paroles”. “Tout gouvernement israélien qui gèle la colonisation, accepte un règlement basé sur deux Etats et veut négocier sur toutes les questions du statut final, y compris Jérusalem, sera considéré comme un partenaire pour la paix et faute de cela il ne sera pas un partenaire”, avait-il prévenu.