Pour Lakhdar Belloumi, le légendaire numéro 10 de l'équipe nationale, “la parité obtenue samedi à Kigali face au Rwanda est, malgré tout, bonne à prendre”. “Il est clair que, question de prestige, l'Algérie a bel et bien perdu deux points face au Rwanda, mais sur un plan strictement comptable, c'est en revanche un bon point de pris, surtout que sur l'ensemble du match, l'adversaire rwandais semblait bien en mesure de remporter son premier match à domicile sans pour autant que cela n'émeuve ou ne choque personne”, soulignait d'ailleurs le Ballon d'or 1981 qui estime que “de cette première sortie officielle dans ces éliminatoires jumelées du Mondial et de la CAN-2010, ce point de pris est, de loin, la meilleure chose à retenir”. Le double mondialiste s'explique : “La prestation de notre sélection nationale à Kigali face au Rwanda est, il faut l'avouer, indigne d'un candidat sérieux à la prochaine Coupe du monde. Car, question niveau de jeu, les Verts ne sont pas à créditer d'une prestation inoubliable, encore moins convaincante, et ce, bien que beaucoup de personnes et d'observateurs pensent qu'ils ont fait l'essentiel vu qu'ils n'ont pas perdu à l'extérieur.” Sans vouloir passer pour un rabat-joie ou paraître trop exigeant avec la nouvelle génération composant la sélection nationale, Lakhdar Belloumi en veut, toutefois, pour preuve “le fait que le Rwanda est la plus faible équipe du groupe”. “Si nous ne parvenons pas à gagner au Rwanda, comment voulez-vous alors battre l'Egypte au Cairo-Stadium et gagner à Lusaka face à la redoutable Zambie ? C'est dans cet ordre d'idées et suivant la règle bien connue qui voudrait qu'un candidat au Mondial glane le maximum de points à l'extérieur et fasse le plein devant la plus faible équipe de sa poule que j'estime qu'une parité à Kigali n'est quand même pas le résultat tant escompté”, renchérira un Belloumi qui avait bien du mal à cacher une certaine déception née de “l'incapacité des Verts à rassurer complètement leur public avant le grand choc face à l'Egypte”. Se refusant, par ailleurs, à une quelconque remise en cause des choix tactiques du sélectionneur Rabah Saâdane dans la mesure où, argumentera-t-il, “nous ne maîtrisons pas, d'où nous sommes, les vrais paramètres et le contexte exact dans lequel s'est déroulée cette rencontre”, le mythique milieu de terrain de l'EN des eighties regrettera, cependant, “cette prudence excessive qui étouffa et ligota l'esprit créatif et la tendance offensive des Verts, reléguant, à titre d'exemple, le très offensif Slimane Raho à un simple défenseur de métier dont le rôle se réduisait à bloquer tout mouvement adverse sur son flanc droit”. “Pour ce qu'il a réussi à montrer en une poignée de secondes seulement, Hadj Aïssa devait, également, être incorporé un peu plus tôt dans la partie, d'autant plus que Ghilès et Saïfi étaient, en un mot, transparents”, estimera, en parfaite connaissance de cause, Lakhdar Belloumi.