Trente-trois jours après la débâcle face au Gabon (0-3), les Verts vont tenter de se racheter et faire oublier le cauchemar de Annaba. Ce ne sera pas facile puisque l'adversaire, le Rwanda, lui aussi n'est pas mieux loti, par rapport à la course à la qualification à la CAN 2006. Il est clair que les deux sélections n'ont plus rien à espérer dans la qualification à la Coupe du monde. Le Nigeria semble encore au-dessus du lot. De toute façon, c'est avec cette volonté (se racheter) et une grande détermination que la sélection nationale s'est envolée (mercredi) pour Kigali. Le nouveau sélectionneur Ali Fergani a dû faire avec les inévitables forfaits qui ont émaillé le parcours des Verts. Cette fois, ils sont trois à ne pas avoir effectué le voyage au Rwanda pour des raisons différentes. Beloufa, Daoud Bouabdallah et Ziani sont restés chez eux. Les partenaires de Antar Yahia ont quitté Alger avec le désir de faire oublier le match de Annaba. A ce sujet, le sélectionneur Ali Fergani dira :« Le groupe a envie de se racheter par rapport à la sortie ratée contre le Gabon. Les joueurs sont habités par l'envie de se relancer et prouver par là même que le résultat du match du 5 septembre était un accident de parcours. » Rafik Saïfi lui emboîte le pas, en soulignant : « Nous avons difficilement digéré la défaite qui nous écarte, pratiquement, de la Coupe du monde 2006. Le match face au Rwanda sera celui du rachat pour les joueurs. Une victoire à Kigali nous relancerait dans la course à la qualification à la CAN 2006 qui reste notre objectif à partir du moment où une qualification au Mondial allemand relèverait du miracle. Les joueurs sont conscients de la difficile situation dans laquelle est placée l'équipe nationale après la défaite face au Gabon. Aujourd'hui, on sait ce qui nous attend pour arracher le billet pour la CAN 2006. Le moment est peut-être propice pour tourner une page et commencer à écrire une autre. » Yazid Mansouri abonde dans ce sens lorsqu'il affirme que « les gens croient que le temps s'est figé parce que l'équipe nationale est passée en travers d'un match. Je pense qu'il ne faut pas s'arrêter là-dessus. Le football, c'est comme la vie. Il ne faut jamais abandonner. Tirons les enseignements de ce match et continuons à avancer en corrigeant et les erreurs. Le rendez-vous de Kigali doit servir de détonateur pour relancer la machine. Il reste 18 points en jeu, on a le potentiel pour faire le plein. Arrêtons de nous lamenter sur un match perdu ! Dans la préparation du match contre le Rwanda, j'ai noté une grande concentration des joueurs. C'est déjà un bon signe. Si on retrouve notre solidarité, qu'on a un peu perdue ces derniers temps, et qui avait fait notre force à la CAN 2004, on peut tout faire. On doit tous tirer dans le même sens et fournir les mêmes efforts. Nous sommes dos au mur et n'avons pas le droit de nous louper. » L'esprit commando recherché par le coach n'a pas tardé à s'installer, si l'on en juge par les propos et déclarations des joueurs. Ali Fergani est le premier à le reconnaïtre : « L'esprit commando que j'ai prôné avant le début du stage à Alger et sa poursuite à Kigali est là. La flamme se ravive et il faut qu'elle devienne une torche pour rééclairer de nouveau le parcours des Verts. Je pense que si on poursuit dans cette voie ont rattrapera une grande partie du terrain perdu. » Hocine Achiou abonde dans le même sens et précise : « Il faut relever la tête face au Rwanda. L'Algérie n'est pas à sa véritable place. La défaite contre le Gabon est un simple accident. Pour l'effacer, il n'y a pas mille solutions. Il faut gagner à Kigali. Les joueurs sont animés d'une farouche volonté d'aller chercher la victoire au Rwanda. » Son camarade de club, le revenant Bilal Dziri, qui retrouve la sélection après deux ans d'absence, veut apporter sa pierre à la reconstruction de l'édifice : « Je suis là par la volonté du sélectionneur qui a jugé que je méritais d'être en sélection. Je suis prêt à jouer et à donner le meilleur de moi-même. Je connais bien la maison et je souhaite qu'on gagne à Kigali. L'équipe nationale a les moyens de cette légitime ambition. Nous aborderons le rendez-vous de Kigali avec la farouche volonté d'en sortir vainqueur. La suite, on verra après. » Le défenseur bastiais Antar Yahia ne dit pas le contraire. Pour lui, « il reste encore 6 matches et 18 points en jeu. En football, tout est possible. il faut se donner à fond sur le terrain pour ne rien regretter après. Comme l'a souligné Mansouri, si on retrouve les qualités de solidarité qui avaient fait notre force en Tunisie, tout sera possible. Nous sommes conscients de la situation difficile dans laquelle est plongée la sélection après la défaite face au Gabon et en même temps, nous sommes animés d'une inébranlable volonté de rachat. Les trois points restent notre unique objectif dans le match de samedi à Kigali. Pour nous, la défaite est interdite. » Ali Fergani dans ses prévisions les plus optimistes ne rêvait pas d'un esprit commando comme celui qui anime les Verts à quelques heures du match du rachat. Ce serait bien qu'ils reviennent avec une victoire de Kigali pour relancer la machine et réinstaurer la confiance que la sélection a fait naître dans le cœur de ses millions de supporters l'hiver dernier en Tunisie.