La candidate du PT a abordé des dossiers chauds en les liant à la crise financière mondiale. Arrivée à Ghardaïa avec deux heures de retard sur l'horaire prévu, la candidate du PT, Mme Louisa Hanoune, s'est d'emblée excusée auprès de ses militants et sympathisants dans la salle de cinéma M'zab, archicomble, où la gent féminine était présente en force. “Je vous demande de m'excuser pour ce retard et vous remercie de votre patience. Votre présence dans cette salle démontre votre besoin de changement et votre engagement pour une Algérie nouvelle, prospère et sereine.” Abordant les grands thèmes de sa campagne, Mme Hanoune discourra pendant plus d'une heure sur la paix, la sécurité, la politique de privatisation et son impact sur le développement du pays, l'école, l'université, la paupérisation des couches sociales les plus fragiles et le phénomène des harragas. “L'adhésion à l'OMC a été une opération politique de la part de ceux qui tiennent le pays en otage. Ce qui leur permet de garder la mainmise sur les richesses du pays excluant de fait l'immense majorité de la population, jetant des millions de personnes dans les affres du sous-développement et de la pauvreté”, ajoutant que “toutes les décisions qui sont prises en haut lieu ne profitent qu'aux riches, c'est pour cela que nous nous portons candidat avec un programme qui rende la dignité à tous les citoyens de ce pays, basé sur l'équité sociale et l'amélioration des conditions de vie des couches les plus démunies”, néanmoins pour arriver à un développement local efficace, l'oratrice propose de revoir l'organisation administrative du pays par l'augmentation substantielle du nombre de wilayas, de daïras et de communes. À titre de comparaison, elle cite le territoire français qui “bien que cinq fois plus petit que l'Algérie, compte plus de 36 000 communes, alors que nous n'en avons que 1 541”, affirmant que “malgré toute la bonne volonté des élus et gestionnaires locaux, il est impossible de gérer, avec rigueur des immenses territoires, le plus souvent délaissés depuis l'indépendance du pays”. Dans ce chapitre. Elle s'interroge : “Est-il raisonnable que l'Etat dégage une enveloppe de 150 milliards de dollars pour le développement du pays sans aucun programme, ni priorité préétabli ?” En matière de politique salariale, la secrétaire générale du PT promet de porter le Smig à 35 000 DA, si elle est élue, regrettant “que les députés aient rejeté cette proposition, mais ont, toute honte bue, augmenté leurs salaires à 30 millions de centimes”, affirmant que l'une des priorités serait de faire en sorte que nos jeunes puissent accéder au travail et au logement pour pouvoir se marier. “Le mariage est l'une des plus grandes préoccupations de notre jeunesse, dont une grande proportion a atteint la quarantaine sans pouvoir fonder un foyer”. L'un des drames que vit notre jeunesse est celui des harragas “nous avons le devoir d'arrêter l'hécatombe. Savez-vous que plus de 1 000 cadavres de harragas algériens sont dans des morgues en Espagne et en Italie ?” S'offusquant de la loi votée par l'APN, qu'elle qualifie “d'ineptie qui veut que tout candidat à l'émigration clandestine qui survit à la traversée sera puni de 6 mois de prison ferme”, elle préconise “une abrogation de cette infâme loi et une étude et prise en charge exhaustive de notre jeunesse avec ses attentes et ses préoccupations”. Concernant la crise économique qui n'épargne aucun pays, ni aucun secteur d'activité, elle a déclaré que “cette crise a ébranlé le monde entier, notamment le système capitaliste qui a perdu plus de 50 millions de postes de travail et la fermeture de grandes entreprises et usines multinationales” affirmant que pour protéger les intérêts de l'Algérie “je ferai tout ce qu'il faut pour récupérer et rapatrier quelque 140 milliards de dollars se trouvant actuellement dans des banques européennes et américaines. Cet argent servira, en grande partie, à résorber le chômage et à le mettre à l'abri de la voracité de la maffia”. Elle a aussi abordé plusieurs sujets, tels que l'officialisation de la langue amazigh en tant que langue nationale, la réforme de l'école et de l'université avec l'abandon de LMD “qui est en train de détruire notre système universitaire”, la nécessité de procéder à des élections anticipées sur les plans local et législatif, ainsi que la refonte du système de santé avant de conclure sous les youyous et une standing-ovation : “vous avez la possibilité de faire changer les choses le 9 avril prochain. Vous avez donc rendez-vous avec l'histoire. Si je suis élue, je promets un changement radical avec les pratiques du passé. la rupture n'est possible que par vous et avec vous.” L. KACHEMAD