Pour la première dame du Parti des travailleurs, ce refus procède, bien entendu, du souci de la souveraineté nationale. Dans la salle du cinéma El-Maghreb de la ville de Ferdjioua, devant une assistance nombreuse, la présidente du Parti des travailleurs, Mme Louisa Hanoune, a réitéré ses positions par rapport aux restructurations du paysage économique. À l'instar de ce que vient de faire un Etat d'Amérique latine, Mme Hanoune a plaidé pour une renationalisation des hydrocarbures au lieu de vendre Sonatrach. Abordant la lancinante question des bases militaires étrangères et les rumeurs sur la présence d'éventuelles pressions sur l'Algérie pour l'installation de bases militaires dans le Sud, la présidente du PT s'est dit opposée à une telle démarche. “Nous n'accepterons jamais l'installation de bases militaires étrangères ni sur le territoire national ni sur les frontières communes avec les pays voisins”, a-t-elle averti. Revenant sur la question des salaires, Mme Louisa Hanoune y voit un geste de bonne volonté dans le cadre de la recherche d'une redistribution équitable des ressources du pays. Mais pour la première dame du PT, ces efforts doivent être accompagnés par le rejet de la privatisation des entreprises publiques et la compression des travailleurs. Devant son auditoire “milévien”, la présidente du PT a appelé les gouvernements à plus d'intelligence dans la recherche des solutions à la crise économique du pays. Le gouvernement est appelé, selon Mme Hanoune, à rechercher des remèdes purement algériens aux problèmes qui se posent en matière de chômage et de logement. “On n'a pas besoin de solutions importées pour des problèmes algériens spécifiques”, martèle-t-elle. À Jijel, dans son propre fief, Louisa Hanoune a tenu un autre meeting dans une salle archicomble. L'ex-candidate à la dernière présidentielle a rappelé que 47% des candidats de son parti sont des femmes. Une couche qui comprend bien le mal du pays et les solutions qui doivent s'y appliquer comme la réconciliation nationale. À ce propos, la présidente du Parti des travailleurs s'est dit favorable à l'enrichissement de la Charte pour la paix et la réconciliation “qui doit être actualisée pour évoluer avec la situation du terrain”. Un terrain, marqué, selon Louisa Hanoune, par le retour de la main étrangère comme ce fut le cas des dernières explosions qui ont secoué Alger. Dans ces actes, la présidente du Parti des travailleurs y voit “la main des puissances militaires et financières qui vise la souveraineté nationale et la stabilité d'une démocratie naissante enviée de par sa situation stratégique”. Clôturant par la rentabilisation des actions de ses militants et députés entre deux mandats, Louisa Hanoune s'est félicitée de la réussite de sa formation à faire barrage à la loi sur les hydrocarbures. La prochaine bataille du PT est celle “de pousser l'Etat à renouer avec l'investissement étatique que l'initiative privée ne pourra jamais remplacer”. K. Bouabdellah et M. Bouchama