Lors de son déplacement, hier, à Chelghoum-Laïd (Mila), le candidat d'El-Islah, Djahid Younsi, n'a pas mâché ses mots. Devant un public nombreux, venu l'écouter à la maison de la culture Ahmed-Gueraïche, M. Younsi a qualifié la gestion des affaires publiques depuis l'Indépendance de trahison aux martyrs de la Révolution. “Il n'y a pas d'autres termes, dira-t-il, pour qualifier toute cette persécution et cette exclusion de la population juvénile, vouée aujourd'hui, en l'absence de perspectives, à l'émigration clandestine ou à la drogue”. En survolant la question de cette jeunesse en mal de repères et de prise en charge, M. Younsi se dit opposé à la criminalisation des harragas, mettant l'accent sur les dures conditions de vie qui poussent l'Algérien à prendre le large à ses risques et périls. Il clamera que “la responsabilité de l'Etat est entière dans ce dossier. Que peut-on attendre d'un jeune sans emploi, dont la dignité est bafouée et la voix assourdie ?” Dans ce même ordre d'idées, l'orateur remet en cause tous les chiffres avancés par les autorités sur le taux actuel de chômage, s'appuyant sur les conclusions d'une récente étude réalisée par un organisme anglais. “Si l'on vous dit que le taux de chômage est de 12%, on vous ment, comme on vous a toujours menti. Nous sommes en possession de chiffres des plus fiables qui parlent d'un taux de chômage de l'ordre de 30%”. Faisant du dossier de la jeunesse son cheval de bataille, le candidat à la présidence plaidera pour un service militaire de 6 mois et appellera le pouvoir à instaurer une indemnité de chômage respectable au profit de tous les Algériens sans emploi, qualifiant par là même les dispositifs de l'emploi de jeunes de pur “bricolage”. K. Bouabdallah