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Quand le poète avance d'un pas, la violence recule de deux
Souffles…
Publié dans Liberté le 02 - 04 - 2009

Et comment barrer le chemin à cette violence aveugle qui frappe dans nos établissements éducatifs ?
Le livre est-il capable de faire barrage à la violence ?
Un poète fut-il un rempart contre la violence ?
Le cinéma peut-il réveiller le rêve ?
Pourquoi l'Algérien n'a-t-il pas l'art du sourire ? Pourquoi ne possède-t-il pas la culture de la joie ?
Imaginez ce qui suit :
Une cloche sonna. Nous sommes dans une école algérienne. Un beau sourire du matin. Des élèves arrivent, sacs au dos. Eux aussi, ils sont souriants. Nos beaux garçons guettent nos filles coquettes !
Les institutrices et instituteurs, de leurs habits, fleurent les parfums. La bonne humeur.
Le gardien de l'école, ammi Rabah, salue le dernier élève qui arriva essoufflé, avant de refermer la porte. La deuxième musique de la cloche retentit.
L'emblème national.
L'établissement tomba dans le silence ou le calme.
Chacun rejoint sa classe.
Imaginez ce qui suit :
Nous sommes dans une école algérienne, une parmi les vingt-quatre mille. Accompagné par leur jeune maîtresse, un groupe d'élèves traversa la cour. Il se dirige vers la bibliothèque. Oui, il y a une bibliothèque dans cette école algérienne ! Par-dessus, elle est pleine de livres d'écrivains algériens et d'autres : les romans de Abdelhamid Benhadouga, de Rachid Boudjedra, de Ahlème Mostaghanemi, de Mouloud Féraoun, de Kateb Yacine, de Da Lmouloud Mouloud Mammeri, de Tahar Djaout, des livres de poésies de Moufdi Zakariya, de Djamel Amrani, de Jean Sénac, de Youcef Merahi, de Youssef Sebti…. Beaucoup de livres d'autres littératures universelles… des livres d'histoire, d'autres de science-fiction… Il y a aussi des beaux livres sur nos villes, avec leurs belles Casbah, d'autres sur les peintres algériens, Khadda, Temmam, Racim, Issiakhem, Baya et Aïcha Haddad.
À l'entrée de la bibliothèque, on distingue une petite plaque : “Silence”.
Aujourd'hui, les élèves de l'école, oui une école algérienne, pour la troisième fois, reçoivent, depuis la rentrée scolaire, le poète Nezar Kabbani !!!
J'ai oublié de vous dire que ce grand poète est invité dans notre pays, dans le cadre d'un programme appelé “Passage du poète dans l'école”. Où il animera une série de rencontres ouvertes et libres. Il lira pour les élèves. Il écoutera, à son tour, ses poèmes lus par les élèves.
L'année dernière l'Etat algérien a invité, pour les écoles et les collèges, dans le même programme, un autre poète, Souleimane Al Issa, l'ami de Malek Haddad. Souleimane Al Issa fut, par excellence, le poète arabe de la révolution algérienne.
Le ministère “algérien” de l'Education nationale a publié un beau livre regroupant les textes lus par le poète, quelques poèmes écrits par les élèves. Le livre est illustré par un ensemble de photos où les élèves et les enseignants posent au côté du poète.
Tout le monde est souriant sur la photo, ou plutôt sur toutes les photos. J'ai oublié de vous dire que le poète a été reçu par le chef de l'Etat, c'est-à-dire Monsieur le président de la République. Le poète a été décoré par Son Excellence Monsieur le Président. Il a reçu la plus haute distinction.
Dans cette école algérienne, on parle littérature. On lit les romans. On écoute les poètes.
Et dans une autre école, elle aussi est algérienne, ce matin, le ciné-bus débarqua dans la cour de l'établissement. L'animateur, qui n'est autre que notre ami Hakim Meziani, distribue une présentation du film, une sorte de résumé. Les élèves sont présents, contents, des filles et des garçons. On dresse un drap blanc, on le fixe au mur. L'écran. Tout le monde est content. Il y a comme une fête. L'ambiance !
Aujourd'hui, il y a la projection du film intitulé Des hommes dans le soleil tiré d'un roman du même titre de l'écrivain palestinien Ghassan Kanafany. Ce grand écrivain et militant fut assassiné, dans son bureau à Beyrouth, par les éléments du Mossad.
Le programme du ciné-bus est une fête pour les lycéens. Il y a même des lycéens, des filles et des garçons, qui se sont mis au cinéma. Ils ont constitué une association des cinéphiles amateurs.
L'animateur propose à quelques lycéens de tourner un film, dont le sujet est la forêt de Bouchaoui, menacée par le béton aveugle. On parle environnement, verdure et nature.
Aujourd'hui, un autre jour, dans un autre établissement, on parle du nouvel arrivage de livres pour la bibliothèque du lycée. Les élèves et les enseignants se précipitent pour emprunter les nouveautés.
Il y a aussi des sorties pour les musées. Il n'y a plus de musée vide et hanté par le silence des cimetières. Tous les musées de la République démocratique et populaire reçoivent quotidiennement les élèves, même les vendredis, des visites guidées.
Je rêve ??
Non, je ne rêve pas !
Il suffit que le poète avance d'un pas, la violence recule de deux.
Dès que les livres arrivent dans la bibliothèque de l'établissement, la brutalité régresse d'un cran.
Et quand le ciné-bus débarque dans la cour de l'école, la fête chasse la haine. Les élèves souriront et les enseignants aussi.
Dans le pays où la poésie avance d'un pas, la violence recule de deux.
Je rêve ??
Non, je ne rêve pas !
Amin ZAOUI, Ecrivain
[email protected]


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