Le président du CSPA avoue que 70% des entreprises algériennes du BTPH sont à l'arrêt ou ne fonctionnent qu'à 20% de leurs capacités réelles. Le Conseil supérieur du patronat algérien (CSPA) a dressé un bilan peu reluisant du secteur de l'habitat. La politique du logement menée jusque-là, selon M. Kahoul, président de cette organisation, ne s'est pas inscrite dans le cadre d'un développement durable. Durant plusieurs années, c'était la “traversée du désert”, a-t-il souligné. Les différentes formules sont conçues et mises en application, estime le patron du CSPA, d'une manière administrative et unilatérale. Cet état de fait n'a pas pu solutionner la problématique de l'habitat en Algérie. Le président du conseil avoue que les autres dispositifs, abstraction faite du logement social, n'ont fait qu'accentuer une crise déjà profonde. Ce qui a provoqué, par conséquent, le mécontentement de larges couches de citoyens. Cette situation n'a pas été sans conséquences, ajoutera M. Kahoul, sur les entreprises de travaux publics algériennes qui rechignent ainsi à se lancer dans des projets de construction de logements, compte tenu des “prix administrés appliqués par le ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme”. Le CSPA, par la voix de son patron, parle de contradiction flagrante avec les textes de loi portant libéralisation des coûts du logement. Pis, il n'hésite pas à dénoncer le traitement de “deux poids, deux mesures” des sociétés locales avec les étrangères dont les chinoises. “Les prix recommandés par le MHU et les directions relevant de sa compétence sont fixés entre 12 000 DA et 16 500 DA/m2 pour les entreprises algériennes et entre 23 000 et 27 500 DA/m2 pour les entreprises chinoises”, lit-on dans la déclaration préliminaire de M. Kahoul. Ce dernier indiquera que plus de 70% des sociétés algériennes sont à l'arrêt ou activent à moins de 20% de leur capacité réelle à cause de ces coûts administrés. Toutefois, le dirigeant du CSPA n'ignore pas le manque de qualification de certains opérateurs versés dans le secteur du BTPH. Les responsables chargés d'autoriser une entreprise à exécuter un programme de logements se contentent, par copinage ou corruption, martèlera M. Kahoul, de documents purement administratifs sans tenir compte des compétences et surtout des capacités professionnelles des entrepreneurs. Au cours d'une conférence qu'il a animée au forum d'El Moudjahid, le président du CSPA déplore la “clochardisation” du secteur qui a engendrée une stagnation de l'activité et une reconversion de certains opérateurs en d'autres spécialités. L'intervenant a insisté sur le fait que l'entrepreneur n'est pas le seul responsable des dégâts occasionnés par le séisme du 21 mai dernier. “L'entrepreneur n'est qu'un simple exécutant”, précisera M. Kahoul. En termes plus clairs, il ne fait qu'exécuter les directives du maître d'ouvrage, de l'architecte… Il y a certainement des défaillances, est-il signalé, mais il faut attendre les conclusions de la commission d'enquête pour situer les responsabilités. “Néanmoins, dans un premier temps, il faut moraliser la profession d'entrepreneur”, dira le conférencier avant d'ajouter : “N'est pas entrepreneur qui veut !”. L'exemple des entreprises versées dans le BTPH portant les noms de femmes dont les maris sont de hauts fonctionnaires de l'Etat est édifiant. L'autre anomalie soulevée par M. Kahoul est liée au prix du m3 de béton fixé actuellement à 14 000 DA, alors que, expliquera-t-il, ce tarif est celui arrêté pour le m2 habitable du logement. Par ailleurs, l'indispensabilité des assiettes foncières, conclura le président du CSPA, a freiné les initiatives des investisseurs algériens. En attendant les résultats de l'enquête diligentée par l'Etat, il est primordial que les organisations telles que, entre autres, le CSPA et l'Union des entrepreneurs en bâtiment (UNEB ) balaient devant chez elles et assainissent leur corporation de certains opérateurs véreux. B. K. Associations de protection des consommateurs 20 millions de da de subvention Une subvention de vingt millions de dinars a été débloquée par le ministère du Commerce pour aider les associations de protection des consommateurs qui activent au niveau national. “Les actions des associations doivent être en cohésion avec les priorités du programme du ministère concernant la protection du consommateur”, a dit le représentant du ministère. Deux décisions portant création de deux commissions, chargées de l'étude des demandes de subvention en fonction de critères et de contrat-programme, ont été signées au cours de cette semaine par le ministre du commerce, précise-t-on. Les demandes seront transmises aux directions de la concurrence et des prix des wilayas qui se chargeront de les transmettre a la commission centrale concernée, avant le 20 juillet prochain. “L'étude des demandes ne dépassera pas huit jours”, a souligné le représentant du ministère. L'objectif de cette appui financier est de permettre à ces associations, au nombre de 63 au niveau national, un souffle nouveau susceptible de promouvoir leurs activités et de développer leurs actions au service du consommateur.