Après avoir longtemps été sous la coupe de la commune-mère Oued Taria, la localité de Guerdjoum s'est détachée à la suite du découpage administratif de 1984, lui ouvrant l'avantage d'être élevée au rang de commune, un statut qui lui assure une indépendance et lui permet de voler de ses propres ailes. Certes, ce concours de circonstances peut s'avérer une arme à double tranchant dans la mesure où le développement de cette entité reste tributaire des projets qui lui sont accordés par la wilaya, tous programmes confondus, car, eu égard au nombre limité des opérations dont bénéficie la tutelle, la répartition constitue un exercice difficile à établir et la commune de Guerdjoum peut se sentir lésée. Située dans une région enclavée, cette commune est très peu connue du grand public en dépit de son implantation à quelques mètres seulement de la RN6, très fréquentée par les voyageurs à destination d'Oran ou de Béchar via Saïda et Mascara, selon le sens, et accessible en empruntant un chemin communal long de 3 km, rétrécie mais bien entretenue, que fréquentent régulièrement les résidents pour leurs déplacements pour tous motifs, à la fois ravis de son existence mais déçus qu'il soit mal desservi. Pour se rendre à Mascara, les habitants de Guerdjoum doivent se déplacer jusqu'à Oued Taria ou à Ghriss car le transport direct n'existe pas. Cette transition implique des dépenses supplémentaires et une perte de temps considérable passé à attendre les moyens de transport ou à faire de l'autostop. Et, même dans ce cas, ils ne sont pas servis par la chance puisque ce tronçon est constitué d'une route longue et droite qui encourage les automobilistes à faire de la vitesse et les inciter à s'abstenir de marquer un arrêt pour les prendre à bord. Cette situation est vécue au quotidien et durement ressentie par les enfants, les femmes et les personnes âgées. Pour prétendre poursuivre leurs études dans les établissements du secondaire, ils sont obligés de se faire inscrire à Oued Taria car non disponibles à Guerdjoum. Et cela engendre des problèmes liés aux moyens de locomotion pour ceux qui ratent le scolaire, aux risques multiples auxquels ils s'exposent, notamment les jeunes filles fragiles physiquement et mentalement, en plus d'être des proies faciles pour les vautours qui n'hésitent pas à exploiter la moindre opportunité. Dans ce contexte, et pour éviter tout risque, certains parents ont décidé de mettre un terme à la scolarité de leurs enfants à la limite des études primaires, puisque le collège d'enseignement moyen est nouvellement opérationnel. À vocation agricole, la région est dominée par de vastes étendues de terre cultivables et la plus grande majorité de la population vit directement ou indirectement du travail lié à ce secteur. Mais en dépit de toutes ces faveurs, le chômage touche les jeunes de la localité qui se résignent à leur triste sort avec pour seule occupation les jeux de société qu'abrite le café maure du coin qui n'ouvre que la nuit, faute de clients le jour, et les retrouvailles entre amis, autour d'un thé pour commenter les évènements qui dominent la place publique. Etant une petite commune, les étrangers à Guerdjoum sons très vite repérés et le contact est facile à établir. Cette attitude est à mettre à l'actif de la mentalité réservée de la population qui reste très attachée au us et coutumes de la région marqués par l'hospitalité, l'entraide et la générosité. En l'absence de débouchés susceptibles de leur assurer des emplois rémunérateurs, les jeunes actifs du village s'adonnent à la garde des troupeaux, au travail de la terre ou au commerce de tous genres afin de gagner leur croûte. Et, aborder avec eux le sujet relatif aux moyens de loisirs disponibles, c'est en quelque sorte blasphémer tant ils n'existent pas, ignorés même, hormis une aire de jeux destinée à la pratique du football. La commune de Guerdjoum couvre une superficie de 42 km pour 3 600 habitants, mais compte 16 douars éparpillés, dont les plus importants sont Zouaneb, Ouled Boudherba, Ouled Kada et Ouled M'rah. Sur le plan des infrastructures socioéducatives, la commune dispose d'une école primaire, d'un collège d'enseignement moyen nouvellement réalisé, d'un centre de santé, d'une salle de soins implantée au douar Ouled M'rah avec des consultations effectuées deux fois par semaine par un médecin généraliste, mais les élus locaux déplorent l'absence d'une maternité. Selon les responsables de cette commune, tous les accouchements sont effectués, soit à Ghriss, soit à Oued Taria, et les naissances sont inscrites à l'état civil de ces communes. Entre 2008 et 2009, seuls deux naissances sont enregistrées dans les registres de la commune, une situation qui contraste avec la réalité et pénalise les parents qui éprouvent des problèmes pour se faire délivrer les documents administratifs de leurs enfants nés hors commune et fait surgir le problème du transport. Pour les nouveaux projets, la commune a bénéficié de plusieurs opérations, tous programmes confondus, dont l'aménagement urbain, celui du stade communal qui sera doté de gradins et de locaux au sous-sol, de l'extension, de l'éclairage public, le renforcement de l'alimentation en eau potable et d'une salle de soins qui sera réalisée au douar Zouaneb.