“La confiance est cependant faite en cristal. Elle brille par tous ses prismes. Mais elle est fragile. Toute brèche est très vite visible. Il faut donc bien la placer.” Comme s'il vivait à présent parmi nous, Winston Churchill disait : “Certains considèrent le chef d'entreprise comme un loup à abattre, d'autres comme une vache qu'on peut traire à l'infini, peu voient en lui le cheval qui tire la charrue.” Faisons donc confiance aux chevaux qui tirent nos charrues. Cessons de les prendre pour des loups. Réduisons notre méfiance à leur égard en leur évitant les lois inutiles, car comme disait Montesquieu : “Les lois inutiles affaiblissent les nécessaires.” les lois nécessaires établissent la confiance et réduisent la méfiance. Il est vrai que par instinct, l'homme se méfie du loup et fait confiance au mouton qu'il abat pour se nourrir afin de survivre. Ainsi, c'est la confiance qui nourrit l'homme et non la méfiance. La brebis ne met bas qu'à un, deux, exceptionnellement trois moutons, alors que la louve donne des portées de six à sept louveteaux, mais il y a plus de moutons que de loups dans la nature. Cependant, Albert Einstein nous prévient que “pour être un membre irréprochable parmi une communauté de moutons, il faut avant toute chose être soi-même un mouton”. Méditons maintenant cette petite histoire : un jour, un jeune prince, revenant d'une partie de chasse traversant une forêt, trouva sur son chemin un louveteau que sa mère par peur venait d'abandonner. Il le prit et l'accueillit avec ses brebis à la bergerie de son château. L'intelligence du loup l'aida à s'adapter à ce nouveau monde et lui apprit à téter la brebis qui offrit par confiance ses mamelles. Le loup grandit et devint vorace et attaqua la brebis qui le nourrissait. On rapporta au prince le méfait de son loup. Mécontent, il ordonna qu'on l'abatte mais avant cela, le prince lui dit : “Je t'ai élevé au sein de mes brebis loin des montagnes et cavernes des loups. Qui t'a dit que tu étais loup ?” Le roi, père du jeune prince, écouta le reproche de son fils au loup agresseur. Cependant, le roi appela le jeune prince et lui dit : “Si tu veux être un grand roi, il faudrait éduquer le loup avant de le nourrir de façon à ce que son intelligence et sa malice ne soient pas des armes contre tes brebis, mais des moyens mis à leur défense. Un grand roi ne détient sa grandeur ni par le nombre de ses sujets ni par l'étendue de ses territoires. Sa grandeur se vérifie quand il transforme la voracité de ses loups en défense de la bergerie. Ainsi naît une confiance entre le roi et les loups transformés en défenseurs. La bergerie est alors bien gardée et continue de prospérer.” Loin du règne animal, dans le monde humain, la confiance est l'élément majeur dans la vie du couple. Dès que l'élément confiance disparaît, l'harmonie de la vie du couple se déchire pour laisser place à la suspicion, à la méfiance, à une vie infernale qui finit trop souvent par une séparation. Dans la vie économique, la confiance est à la réussite ce que l'oxygène est à la vie. Au XVIIe siècle, William Temple, un homme politique anglais (1628-1699), disait : “Comme il est impossible que le commerce puisse subsister sans la confiance entre les particuliers, ainsi il est impossible qu'il puisse fleurir et devenir considérable, sans la confiance et la sûreté publique, et sans une confiance au gouvernement qui consiste dans l'opinion que l'on a de sa force, de sa sagesse et de sa justice.” La confiance est cependant faite en cristal. Elle brille par tous ses prismes. Mais elle est fragile. Toute brèche est très vite visible. Il faut donc bien la placer.