Résumé: Maria presse de questions Zahia. Celle-ci n'hésite pas à lui raconter ce qui s'est passé. Maria la croit. Elle est touchée. Elle ne comprend pas comment Aïcha a pu lui confier le bébé. Elle met à l'aise Zahia… 23eme partie -Pourquoi pleures-tu ? - Je n'aurais jamais la chance, d'être avec ma sœur, répond Zahia. Quand je vous voie comme ça, j'ai mal en pensant qu'on ne pourra jamais être proches… - Moi, c'est Soumia, se présente la grande, une fille d'à peu près son âge. Et ma sœur s'appelle Karima…On deviendra comme des sœurs si tu veux… - On n'est pas d'une même famille! - Tu vas vivre ici. Notre famille deviendra la tienne! - Je ne crois pas… - Maman ne te mettra jamais dehors! Zahia hausse les épaules. Lorsque le dîner est prêt, Maria les appelle. Elle les sert dans une grande assiette. Assises autour de la table basse, elles mangent ensemble. Les garçons et leur père ont dîné avant elles. Maria ne cesse de regarder Zahia. - Bienvenue chez nous, lui dit-elle. Je m'excuse pour tout à l'heure…J'avais été surprise et j'ai horreur des surprises! Zahia ne dit mot. Elle ne mange pas. Elle a une boule dans la gorge qui l'empêche de déglutir. Elle s'y efforce. Pour faire plaisir à Maria. - Mange, s'il te plait! - Je ne peux rien avaler, s'excuse l'adolescente. - Je comprends, murmure Maria. Moi aussi, j'ai eu une belle maman. On passait notre temps à se disputer. Lorsqu'elle me frappait, je partais alors chez mon oncle et ces nuits là, je les passais, le ventre vide. Le temps que je me remette de ma peine , de mes émotions. C'est pourquoi je ne te force pas…Mais promets-moi une chose! - Oui. - Dès que tu as envie de manger, n'hésite pas à venir dans la cuisine et à te servir! - C'est promis, répond Zahia, soulagée. - Allons à la chambre. Je suis sûre que tu es épuisée! Elles se rendent à la chambre des filles et Maria lui prépare où dormir. Zahia n'a aucune envie de dormir même si elle est épuisée. Elles s'installent sur sa couche. Maria se met à lui raconter son enfance malheureuse, victime d'une belle- maman qui la frappait parfois sans raison. - J'avais subi ses colères jusqu'au jour où mon père m'a promise à mon cousin…Aujourd'hui, ce ne sont que de mauvais souvenirs mais en leur temps, je trouvais ça injuste et terrible! Depuis je ne tolère plus qu'on lève la main sur moi ou sur quelqu'un devant moi! Tu comprends? Ici, désormais il ne t'arrivera rien…Tu seras à l'abri de tout! Zahia pleure. Mise en confiance, elle se met à lui raconter comment sa défunte grand-mère s'était occupée d'elle après la mort de sa mère. - Je faisais ce que je voulais. Elle avait toléré mes caprices et tout. Elle a été une mère, pour moi! - Je veux bien te croire! Ta belle- maman ne te battait pas? Et ton père? Zahia ferme les yeux. - J'allais à des cours de couture. Quand elle était tombée enceinte, ils avaient décidé de me garder à la maison, confie-t-elle. Je me suis mise à tricoter et à coudre des tenues pour bébés…Je gagnais beaucoup d'argent! - Et où est ton argent? - à la maison, répond l'adolescente. Maria la serre dans ses bras. L'idée qu'elle ait pu fuguée, lui a traversé l'esprit. Mais Zahia aurait pris ses bijoux et ses économies si cela avait été le cas. Elle la serre contre elle, touchée par son malheur… A. K.