“La récupération du patrimoine national chez les particuliers des pays de l'Hexagone reste jusqu'à l'heure une démarche délicate. L'Algérie a du mal à restituer ses pièces archéologiques vendues à des particuliers étrangers car cela nécessite une lourde procédure judiciaire. Et elle n'a toujours pas ratifié la convention sur “uni-droit” qui va faciliter et alléger le transfert”. C'est ce qu'a déploré la conseillère au niveau du ministère de la Culture, Rachida Zedame, lors d'une conférence de presse animée, hier matin, à Alger et qui porte sur la sécurisation du patrimoine culturel. Tout en ajoutant que “la ratification de cette convention obligerait l'Algérie à rembourser les acquéreurs des pièces.” Cette rencontre intervient dans le cadre du Mois du patrimoine qui débutera aujourd'hui et durera jusqu'au 18 mai. Pour sa part, le directeur de la protection légale des biens culturels et de la valorisation de patrimoine culturel, Mourad Betrouni, assure que la tutelle travaille depuis des années en étroite collaboration avec les différents corps d'Etat pour tenter de contenir cette hémorragie et restituer ses biens. Toujours selon M. Betrouni, cette stratégie commence à donner ses fruits, et depuis cinq ans, l'Algérie peut se vanter d'avoir pu constituer une cartographie qui lui permettra de lutter d'une manière plus efficace et faciliter le travail de tous les acteurs. Bien que 11 636 pièces ont été restituées en cinq ans, M. Betrouni assure que toute ces démarches sont insuffisantes et qu'il faut renforcer les lois punitives pour essayer de faire peur aux trafiquants et investir davantage dans l'intelligence et l'élément humain. Différentes manifestations sont programmées à travers les 48 wilayas du pays. Tout au long du mois, des expositions, des journées portes ouvertes, des émissions radiophoniques et des journées d'étude auront toutes comme toile de fond la question de la préservation du patrimoine. DJAZIA SAFTA