Jamais le littoral témouchentois n'a été aussi infesté de drogue que lors de ces derniers jours, où la gendarmerie continue d'enregistrer des rejets par la mer de grandes quantités de résine de cannabis provenant du pays voisin. En effet, après la récupération record de 26 quintaux de drogue qui se trouvaient à bord d'un semi-rigide équipé d'un matériel professionnel que seuls les barons sont capables de maîtriser, ce fut au tour d'une autre quantité non négligeable estimée à six quintaux et vingt kilogrammes de résine de cannabis qui vient d'être collectée durant les deux journées de repos hebdomadaire de jeudi et vendredi au niveau de plusieurs plages du littoral témouchentois, long de quatre-vingts kilomètres. Il va sans dire que le plan d'action élaboré par le commandement de la gendarmerie de la région d'Oran dans le cadre de la lutte contre le trafic de drogue est exécuté dans son détail au niveau de la wilaya d'Aïn Témouchent. Pour preuve, pas moins de cinq cents gendarmes rattachés à une vingtaine d'unités et six cents agents de la garde communale sont déployés à travers toutes les plages qui longent le littoral témouchentois et ce, au moment où l'étau se resserre de plus en plus sur tout le réseau routier avec une présence quasi constante des brigades mobiles de la gendarmerie des différentes compagnies. Soutenus par les gardes côtes du port de Béni Saf, qui n'ont pas lésiné sur les moyens humains et matériels, les gendarmes, aidés pour la circonstance par la brigade cynophile et les unités héliportées, continuent leurs opérations de recherche dans des endroits dont l'accès à pied ou à l'aide d'une embarcation est rendu difficile en raison d'un relief accidenté. Des cantonnements des tuniques vertes sont dressés au niveau de plusieurs endroits sensibles du littoral. Une véritable course contre la montre est menée par les services de sécurité avec la participation des éléments de la brigade des stupéfiants relevant de la sûreté de wilaya qui ont levé tout obstacle lié à la compétence territoriale. “Il faut agir et vite”, nous dira le colonel Réda Aidaoui, commandant du groupement de la gendarmerie d'Aïn Témouchent. Et d'ajouter : “Il faudra donc arrêter cette hémorragie et éviter à tout prix que ce poison n'infecte notre société. Imaginez-vous que toute cette quantité soit parvenue jusqu'à Mostaganem, Oran et Sidi Bel-Abbès. Ce serait une véritable catastrophe dont nul ne pourra mesurer ni le degré de nuisance ni même les conséquences qui résultent de sa consommation.” D'après notre interlocuteur, au vu de la transcription “James Bond” apposée sur les plaquettes et à l'extérieur de l'empaquetage des colis, il s'agit d'une marchandise différente de celle retrouvée sur le semi-rigide découvert en milieu de la semaine écoulée. Une campagne de sensibilisation à grande échelle est menée tambour battant envers les populations des localités côtières et les pêcheurs pour aviser les services de sécurité sur d'éventuelles découvertes de quantités de drogue. À ce titre, un numéro vert est mis à la disposition de ces derniers. L'heure est à la vigilance chez le citoyen averti mais aussi chez les autorités civiles et militaires qui sont en train de redoubler et de conjuguer leurs efforts afin de juguler ce phénomène qui vient d'ailleurs mais qui risque de faire des dégâts dans le milieu juvénile.