Les 28 travailleurs licenciés “abusivement” par la direction du Complexe agroalimentaire (CAA) d'El-Kseur ont fini par saisir individuellement la justice comme ultime recours pour leur réintégration. Les premiers travailleurs limogés ont, selon certains de leurs collègues, obtenu gain de cause et le reste attend l'ouverture de leur procès. Genèse de l'affaire : tout a commencé le 31 octobre dernier, lorsque la direction du complexe — un complexe spécialisé dans la production de bétail — a procédé à une compression d'effectif de 7 travailleurs, suivie par d'autres opérations similaires le 12/01/2009. La première cause, selon la section syndicale des travailleurs dudit complexe, est la solidarité manifestée de 6 manutentionnaires avec l'un des leurs congédié pour avoir refusé son affectation au poste d'aide magasinier avec un nouveau contrat de travail à durée indéterminée comportant une période d'essai alors que l'intéressé est titularisé par un jugement du 22/10/2008. Refusant de reconnaître la section syndicale, la direction recourt “à un subterfuge”, en affichant une note aux travailleurs pour qu'ils dégagent leurs (3) représentants pour une séance de travail ayant pour objet “compression d'effectif pour cessation provisoire de l'activité de production”. Suite au refus catégorique des travailleurs du fait que leurs représentants sont connus, la direction affiche une liste de 19 travailleurs compressés, dont 3 membres de la section syndicale et un délégué syndical. Conséquemment aux démarches de la section syndicale des travailleurs, l'inspection du Travail a établi les procès verbaux d'infraction “de compression du personnel non réglementaire”, “licenciements abusifs des délégués syndicaux” et “rétention des salaires du mois de décembre 2008”. Les travailleurs licenciés regrettent toutefois que l'inspection du Travail “n'a pas relevé d'une main-d'œuvre payée en noir durant le mois de janvier”. L'ensemble des travailleurs congédiés attendent qu'ils soient réintégrés dans leurs postes par la justice, d'autant plus que certains d'entre eux ont obtenu gain de cause. L. OUBIRA