Des liasses de faux dollars, euros et billets de mille dinars algériens découverts à côté d'un important lot de produits chimiques. Trafic de fausse monnaie, détention de matériel d'informatique destiné à scanner des faux billets de banque, de faux documents officiels (passeports, extraits d'actes de mariage et de naissance, visas Schengen, billets d'avion), des développeurs de photos, des films pornographiques, un lot de plantes et produits toxiques pour l'exercice illégal de la médecine. Ce sont-là les principales pièces à conviction découvertes par le chef de brigade de la gendarmerie d'El-Achour (périphérie d'Alger) et son équipe qui ont été alertés sur le comportement louche de quelques étrangers de l'Afrique subsaharienne ayant pris en location une villa dans le quartier de Oued-Romane, au nord de ladite commune. Pendant trois jours, les gendarmes ne cessent de surveiller le va-et-vient des locataires qui manifestent constamment une méfiance exagérée. Avisé, le procureur de la République compétent donne ordre de perquisitionner la villa appartenant à une Algérienne, Mme L. O., 70 ans. L'opération menée avec grande discrétion, jeudi dernier, permet de prendre en flagrant délit trois Camerounais (N. O., 22 ans, M. K., 22 ans, N. B. M., 32 ans) et un Malien (N. L. J., 30 ans). Les quatre personnes étaient affairées à découper les faux billets avant une dernière opération consistant, selon l'aveu des accusés, à les plonger dans une solution pour leur fixer la couleur. Les gendarmes constatent l'arsenal mis à contribution dans la fabrication de la fausse monnaie. Tout est soigneusement préparé pour le tirage. Mais leur attention est surtout attirée par un album de photos dans lequel sont représentées deux personnes arrêtées, il y a quelques mois, par la même brigade. L'une d'elles était d'ailleurs aux côtés de l'ambassadeur du Mali lors d'une cérémonie de mariage célébrée au sein de la représentation diplomatique. Cette remarque de taille signifie que le réseau est largement ramifié. Le chef de brigade a expliqué que c'est grâce à ce document et aussi aux aveux des quatre personnes qu'une deuxième affaire est découverte à Aïn Benian, où, à la cité Touri-H'mida, trois Maliens louent un appartement appartenant à un Algérien D. Y., 54 ans. La perquisition de ce domicile permet de trouver un lot de produits chimiques, stock devant alimenter le laboratoire de Oued-Romane. Parallèlement, un tas de plantes mélangées à des produits non encore identifiés se trouvait dans cet appartement. T. H., 30 ans, H. I., 30 ans et G. F., 26 ans, deux hommes et une femme tous de nationalité malienne sont arrêtés. L'un d'eux ne manquant pas de culot affirme pouvoir guérir à l'aide de ces plantes toutes les maladies connues. Il avouera également recourir à la sorcellerie, chose qu'il a pratiquée sur plusieurs clients. Le réseau composé de 13 personnes, dont 4 en fuite, a été démantelé. Il s'apprêtait à écouler 328 faux billets de 500 euros, 217 billets de 100 euros, 9 de 200 euros, 30 de 50 euros, 215 de 100 dollars et 96 de 1 000 DA. Les sept étrangers et les deux Algériens ont été présentés samedi par-devant le procureur de la République de Chéraga. Alors que l'enquête suit son cours, notamment pour retrouver les quatre recherchés car, selon le chef de brigade, le réseau mis en cause active au niveau de plusieurs communes comme El-Achour, Dély-Ibrahim, Ben Aknoun, Chéraga et Aïn Benian. Ali Farès