C'est le printemps et le soleil amplifie son ardeur pour faire de cette région qui se situe au bout du plateau de Tanezrouft une cuvette où toute chose suffoque. En plus de l'ardeur du climat s'ajoute celle des prix des fruits et légumes qui augmentent de férocité contre les petites bourses. Avec tout le mal que les gens du Nord ressentent en voyant les tarifs affichés sur les étals de leurs marchés, à voir ceux de cette petite daïra de l'extrême-sud du pays, on finira par dire que nous vivons tout de même bien par rapport à d'autres. Juste une petite virée et le choc se fera certainement sentir. 150 DA le kilogramme de patates, 180 DA pour la tomate, 120 DA l'oignon, 320 DA pour le piment, pour les fruits, c'est une totale contradiction qui se passe car si la banane, la pomme, l'orange se vendent à 200 DA le kilo, la mangue ne coûte que 80 DA. Puisque cette dernière nous vient du pays voisin : le Mali, alors que tous les produits qui viennent des wilayas du Nord coûtent pour le citoyen les yeux de la tête.Fort heureusement que la viande ne coûte pas cher, car pour les habitants de cette région, ce sont les légumes qui occupent la place de luxe devant la viande. Demandant l'avis d'un jeune commerçant sur les prix exorbitants qui s'affichent sur ses étals, celui-ci nous explique que “la grande marge bénéficiaire revient aux transporteurs puisque c'est grâce à eux que ces produits atterrissent à Bordj Badji Mokhtar”. Une façon de leur donner raison et ce, malgré que la traversée du plateau de Tanezrouft ne soit pas du tout chose aisée. Mais la dureté du relief et l'éloignement de ce bout de terre des centres de décision ne devront pas pénaliser la population qui s'accroche à sa terre natale. Une solution doit bien exister pour offrir aux citoyens de Bordj Badji Mokhtar les moyens de vivre avec un minimum de diversité nutritionnelle.