“Le problème principal des salaires en Algérie, c'est qu'ils ne reflètent pas la vérité des prix ou le coût réel de la vie”, selon M. Djabi qui ajoute : “À l'étranger, par exemple, les salaires sont diversifiés et très compétitifs et sont accordés selon le niveau de compétence des universitaires par exemple. De ce point de vue, l'Algérie ne pourra pas retenir ses cadres : Sonatrach souffre déjà du départ de ses cadres et compétences dans le gaz et le pétrole, Air Algérie perd ses pilotes et ses mécaniciens navigants, la marine marchande aussi perd ses meilleurs officiers. La matière grise quitte de plus en plus le pays. Avec le salaire, il faudra tenir compte aussi des conditions de travail et d'épanouissement, des loisirs, de la sécurité. À quoi peut bien correspondre un salaire en Algérie, sur quelles bases est-il calculé, sert-il à reproduire la force de travail seulement ou peut-il suffire pour payer des loisirs ou des vacances ? Ces dernières années, une logique s'est installée chez les familles des couches moyennes de la société algérienne, qui consiste à faire, à tout prix, de leurs enfants des cadres qualifiés, en se serrant la ceinture s'il le faut. Orienter leurs enfants vers les professions demandées, vers l'ingéniorat entre autres, afin de les pousser à partir ailleurs, à l'étranger. C'est une tendance qui risque de devenir lourde. Ces familles algériennes apprennent à leur progéniture les langues étrangères (français, anglais) afin de leur faciliter plus tard l'intégration dans leur pays d'accueil. Même les noms sont choisis, sans coloration religieuse, en vue d'une intégration prévue dans le pays d'accueil (Samy, Fady, etc.), en vue de cette intégration.”