L'affaire est à la Cour de sûreté de l'Etat : Positoir, un berger simple d'esprit, devait répondre de ses actes devant le tribunal suite à une plainte de son patron Sifouni, drapier de son état. Sans moyens, le berger s'est attaché les services d'un avocat qui, gagné par l'oisiveté faute de clients, s'est improvisé grand escroc devant l'Eternel. L'astuce trouvée par l'avocat du diable est que son mandant devait répondre par des bêlements à chaque interpellation du juge de paix. “Baâ !” pour toute réponse. Au tribunal, l'avocat Sinistri est stupéfait de trouver que le plaignant n'est autre que Sifouni, le drapier qu'il vient de gruger la veille. Le drapier tombait des nues en voyant l'avocat qu'il a pourtant laissé pour mort à la maison. Il devait récupérer son argent et déguster un “bon couscous”, comme promis par Sinistri. Ce n'était finalement que stratagème et fourberie. “C'est toi”, accuse Sifouni. L'avocat fait semblant de ne pas le reconnaître. Pourtant, la veille, Sinistri faisait le mort tandis que sa femme Lalla Mjilette exécutait une comédie de la femme éplorée. L'histoire est délirante. Sinistri est une comédie satirique adaptée par le dramaturge Mohya. Sinistri est un théâtre à nu qui retient notre attention et suscite notre passion pour cette histoire drôle. Il s'agit de l'œuvre la Farce de maître Pathelin écrite par un anonyme au milieu du XVIe siècle. La générale de la pièce a été donnée par le théâtre régional Kateb-Yacine de Tizi Ouzou à l'occasion des festivités du Printemps berbère. Les comédiens, qui ont parfois manqué de jeu corporel, ont péché par endroits. Mais il reste que le texte est de haute facture signé par un monument du théâtre d'expression amazighe. Le décor est expressif. La mise en scène st assurée par Kamel Iaïche dans le cadre d'une collaboration avec le théâtre régional Kateb-Yacine de Tizi Ouzou.