Il est temps de tirer la sonnette d'alarme pour dire que nous n'avons pas d'éducation sexuelle, ni au niveau de la société ni à l'école. Un séminaire sur la sexualité des Algériens se tient du 26 au 30 avril 2009 à l'hôtel Gourara de Timimoun. Organisée par l'association SOS Nejda et en collaboration avec l'Association algérienne de formation médicale continue, des centres de recherche, des psychologues, sociologues, psychiatres, anthropologues, médecins et paramédicaux ont pris part à cette rencontre. Ce séminaire, qui est le premier en son genre, a pour objectif de faire un état des lieux de la sexualité en Algérie. “Il nous permettra de faire un diagnostic des problèmes liés à la sexualité et de faire des propositions pour une meilleure prise en charge des jeunes et participer à l'équilibre de la société”, selon le Dr Boulbina, l'organisateur du séminaire. Plusieurs thèmes relatifs à la sexualité seront abordés par des spécialistes lors de cette rencontre, des recommandations et avis seront donnés à la fin du séminaire. Selon une sexothérapeute (sexologue), “la sexualité reste un tabou en Algérie. C'est un thème très difficile à aborder. Il est à souligner qu'il y a une évolution rapide de la société due essentiellement à la parabole et à l'Internet. Aujourd'hui, nos jeunes peuvent consulter tous les sites même ceux interdits aux mineurs, donc, ils découvrent la sexualité et cette dernière est mal gérée et encadrée. Elle est dangereuse non seulement pour les enfants et les adolescents, mais aussi pour l'adulte. Il est temps de tirer la sonnette d'alarme pour dire que nous n'avons pas d'éducation sexuelle, ni au niveau de la société ni à l'école. Nous ne sommes pas préparés pour ce genre de sujet. Il est temps aujourd'hui de casser le tabou. Il faut en parler librement et donner à nos enfants une éducation sexuelle à partir de la maison, ensuite, à l'école. La société peut évoluer dans ce sens, et c'est pour cela que nous sommes là aujourd'hui pour sensibiliser et communiquer et nous sommes pour une enquête et un travail sur la sexualité”. De son côté, M. Khaled Karim, sociologue au Cread d'Alger, estime qu'il est très important actuellement “de parler ouvertement d'une manière pédagogique par le biais des spécialistes en sexualité et rendre intelligible la sexualité du point de vue scientifique, une approche pluridisciplinaire. La sexualité reste un tabou malgré ses effets pervers sur le fondement de la société d'une manière générale. Actuellement, il y a des problèmes qui se posent en termes de sexualité qui ne sont pas posés dans la sphère publique. L'école est une institution de régulation sociale qui peut jouer un rôle fondamental en termes d'éducation sexuelle. La sexualité ne se réduit pas à un rapport animal, mais avant tout en tant qu'éthique. Autrement dit, il faut penser comment introduire l'éducation sexuelle à l'école, vulgariser cette problématique et discuter d'une manière pédagogique des problèmes de sexualité en tant que construction sociale”. F. A.