Fort d'un capital expérience non conventionnel, du fait d'une décennie de terrorisme, ce corps sanitaire de premier front, qui n'était pas préparé pour faire face à des situations d'exception, semble faire preuve d'une capacité d'adaptation remarquable depuis le drame diluvien de novembre 2001 et la catastrophe sismique qui a ébranlé le pays le 21 mai dernier. C'est, en tout cas, ce qui ressort des travaux de la journée scientifique sur la gestion des catastrophes naturelles, organisée, hier, à l'initiative de la coordination paramédicale du Chu de Beni Messous, à la salle des conférences de l'hôpital. Articulée autour de cinq communications scientifiques et techniques, cette journée a mis en relief le caractère impérieux d'opérer un travail d'évaluation autocritique du secteur en vue d'améliorer son rendement. Une acuité particulière a donc été portée sur l'observation scrupuleuse des techniques de premiers secours médicaux et psychologiques, étant entendu qu'ils surdéterminent la suite des suivis médicaux. En effet, la multiplication des traumatismes physiques et psychologiques engendrés par une catastrophe naturelle appellent des premières interventions capitales pour la survie des victimes sinistrées. Si bien que des cas d'anoxie cérébrale, d'hémorragie et autres stress post-traumatiques, peuvent s'avérer désastreux en l'absence d'une prise en charge immédiate et adéquate de la part du corps paramédical. Un autre point clef de cette journée d'étude, a porté sur une autre spécificité de l'intervention médicale lors des catastrophes naturelles, avec, notamment, la surpopulation exceptionnelle des institutions hospitalières. Une surpopulation qui entraîne systématiquement des infections dites nosocomiales (relatives à la promiscuité et à l'hygiène de l'hôpital) qui appelle un dédoublement de l'effort d'hygiène dans les hôpitaux sous peine d'infecter aussi bien les patients que le personnel soignant. A. O.