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Le général-major Bousteïla : “Jusqu'à l'éradication totale du terrorisme” Il a appelé ses troupes à se mobiliser davantage pour sécuriser les frontières
Les multiples corrélations avérées entre les réseaux de trafic d'armes et d'explosifs et les cartels internationaux de drogue, notamment après le recours des narcotrafiquants à l'usage des armes de guerre pour défier toute résistance sur nos frontières, ont poussé le patron de la Gendarmerie nationale à adopter une stratégie offensive. “Une de nos préoccupations majeures est l'éradication totale du terrorisme pour que le pays puisse connaître un essor économique appréciable et que l'Algérie devienne une destination privilégiée des investisseurs étrangers. Il est vrai que nous assistons à l'effondrement et à l'effritement des groupes terroristes et à la déstabilisation de la tête du Gspc. Mais une bête blessée peut être à l'origine de beaucoup de nuisance. La vigilance doit être de tous les instants et la mobilisation dans la lutte antiterroriste doit revêtir un cachet particulier. C'est ce qu'a déclaré, hier, le patron de la Gendarmerie nationale, le général-major Ahmed Bousteïla, lors de l'installation du nouveau commandant régional de la Gendarmerie nationale de Constantine, le colonel Ali Toureche, relevant de la 5e Région militaire, et qui a succédé au colonel Amar Tounsi, récemment désigné en qualité de commandant du corps des gardes-frontières. Entre-temps, l'intérim a été assuré par le colonel Abdelkader Kharroubi à qui Bousteïla a rendu un vibrant hommage. Mettant l'accent sur l'optimisation des moyens opérationnels de renseignements, d'investigations et d'intervention que le Commandement de la Gendarmerie nationale (CGN) a mis à la disposition de ses hommes, Ahmed Bousteïla a insisté sur “le renforcement du dispositif sécuritaire aux frontières pour mieux lutter contre le trafic des stupéfiants, la contrebande, l'immigration clandestine et le trafic d'armes et d'explosifs”. C'est dire que l'approche sécuritaire contre la menace qui pèse sur nos frontières, tant au niveau de la bande frontalière ouest qu'au niveau de celle est, ou encore du Grand Sud algérien, a changé. La criminalité transfrontalière prend de l'ampleur D'ailleurs, au lendemain de l'installation du commandant régional de Constantine, le patron de la Gendarmerie nationale s'est déplacé dans les régions d'Aïn M'lila, d'Oum El-Bouaghi, de Guelma et d'Annaba pour prendre la température au niveau des groupements et des unités, d'une part, et instruire les troupes sur la nécessité de passer à un autre cap de lutte contre la criminalité transfrontalière qui prend une ampleur d'année en année, d'autre part. L'objectif étant de prémunir la sécurité nationale, notamment contre les groupes armés – y compris contre les narcotrafiquants qui recourent à l'usage des armes de guerre pour acheminer les stupéfiants vers l'Europe et le Moyen-Orient. Bousteïla s'est montré, par ailleurs, intransigeant sur la rentabilité des moyens déployés. En ce sens et à l'issue de son long périple dans les wilayas de l'Est, Bousteïla a consacré une importante réunion à Annaba avec les cadres de la gendarmerie afin de peaufiner une stratégie plus opérationnelle, avec en appoint un seul mot d'ordre : l'obligation de résultats. Il l'a souligné plus loin dans son intervention : “Il s'agit aujourd'hui de maîtriser ces moyens modernes et surtout de les rentabiliser dans la lutte contre la criminalité sous toutes ses formes, et ce, grâce à une formation de qualité et la spécialisation de la ressource humaine.” Décidé plus que jamais à juguler les phénomènes de trafic de véhicules (22 personnes récemment arrêtées à Constantine), de pillage du patrimoine (près de 300 pièces et objets de valeur récupérés et 6 trafiquants appréhendés la semaine écoulée à Guelma), de trafic de drogue (plus de 35 tonnes de kif traité saisies en quatre mois, dont 80% à Béchar, Tindouf et Aïn Témouchent, en plus des 5 tonnes saisies à Alger), des explosifs et des armes, Bousteïla a donné des instructions fermes à ses cadres et à ses troupes. Il a dit à ce propos que “le renseignement, son recoupement et l'échange d'informations avec toutes les forces de l'ordre ainsi que la mise en œuvre des sections de sécurité et d'intervention (SSI) qui ont reçu une formation appropriée doivent prévaloir et constituer un objectif incontournable”. Cela va sans dire que ce corps de sécurité devra “dès à présent, a-t-il indiqué, se préparer à l'après-terrorisme en valorisant la police judiciaire”. Il a précisé qu'en matière de soutien aux investigations, le CGN a réalisé un Institut national de criminalistique et de criminologie chargé de la formation de spécialistes en scène de crime, en collaboration avec l'Ecole de police judiciaire et l'examen et analyse des indices prélevés pour l'établissement de la preuve matérielle irréfutable. Bousteila a cité les deux systèmes d'identification opérationnels depuis 2006, à savoir le système d'identification biométrique (AFIS) permettant d'identifier des individus à partir de l'empreinte digitale et du visage et le système d'identification balistique (IBIS) permettant l'identification de l'arme à partir de douilles ou de projectiles. Il a rappelé plus tard que tous ces moyens, notamment ceux mis à la disposition de la police judiciaire, devront porter leurs fruits et contribuer efficacement “à la lutte antiterroriste aussi bien dans l'orientation des enquêtes que dans l'identification des personnes mises hors d'état de nuire”. Rendant un hommage particulier aux Groupements des gardes-frontières (GGF) que dirige avec une main de fer le colonel Amar Tounsi, “qui a su redynamiser l'activité de la Gendarmerie nationale, mettre à niveau les unités et densifier le maillage territorial”, dit-il, Bousteila a exhorté ses hommes “à prendre acte en faisant montre de disponibilité et d'enthousiasme dans le travail en alliant la compétence au sacrifice” pour faire barrage à la criminalité transfrontalière et prémunir le pays contre toute menace extérieure. “Evidemment, l'image de la Gendarmerie nationale est la résultante du comportement de tous ses hommes. Le gendarme doit être l'exemple dans sa probité, sa tenue et ses relations avec la couche saine de la population. Il se doit également d'être à l'écoute des citoyens, prendre en charge avec célérité leurs plaintes et aviser sans délai les autorités judiciaires”, a conclu Bousteila d'un ton intransigeant. F. B.