Moins d'une semaine après la saisie de 11 quintaux de kif traité à Hassi-Gourdine, dans la localité de Tinzaouatine, à 700 km au sud de Tamanrasset, les narcotrafiquants marocains récidivent, vainement, pour tenter d'acheminer plus de 2,6 tonnes de résine de cannabis vers l'Europe et les pays du Moyen-Orient via la frontière terrestre du Sud-Ouest, Béchar. En effet, selon le commandement de la Gendarmerie nationale (CGN), un groupe de narcotrafiquants, en provenance du Maroc, circulait à bord de trois véhicules, de marque Toyota Station, quand ils sont tombés, jeudi dernier vers 8h du matin, dans une embuscade tendue par les éléments des gardes-frontières de Hassi-Zeghdou, plus exactement sur la route menant vers la localité de Tabelbella, à 450 km de Béchar. Les GGF, qui ont agi sur de précieux renseignements et aguerris aux techniques du trafic de stupéfiants dans cette région désertique, ont engagé un violent accrochage avec ces trafiquants munis d'armes de guerre pour résister aux forces de l'ordre et sécuriser leurs convois. C'est que les narcotrafiquants avaient refusé d'obtempérer aux tirs de sommation des gendarmes. Mieux, au lieu de s'arrêter, ils ont recouru à l'usage d'armes de guerre face aux GGF qui n'ont eu d'autre choix que de répondre à cette énième agression criminelle par les armes. La connivence avec les réseaux criminels a nécessité des mesures particulières de protection et de sécurisation dès que le crime transfrontalier développe d'autres palliatifs et pourquoi ne pas dévaster tout ce qui pourrait bloquer ses relais et ses voies de communication. Les narcotrafiquants marocains, vérité tout établie par le CGN ces trois dernières années, recourent de plus en plus aux armes de guerre, comme les fusils-mitrailleurs, les kalachnikovs et autres pistolets automatiques, en plus des jumelles et des GPS. D'ailleurs, l'accrochage de jeudi dernier a abouti à la mobilisation de deux véhicules — le troisième ayant rebroussé chemin vers le royaume chérifien — et la saisie de 2 631 kilos de résine de cannabis, mais aussi d'un pistolet-mitrailleur (Kalachnikov) avec trois chargeurs garnis. “La montée en puissance des unités de gardes-frontières et la consolidation des dispositifs au plan opérationnel est le résultat d'un développement intégré et efficient qui leur a été consacré. Ces unités agissent dans un cadre d'interopérabilité avec les autres formations de la Gendarmerie nationale, particulièrement les unités d'intervention et de sécurité routière qui assurent une couverture sécuritaire en profondeur”, nous dit-on au CGN qui affirme, par ailleurs, qu'une opération de recherche est actuellement en cours dans la région. Cette importante opération des GGF porte à près de 56 tonnes de kif traité saisies depuis janvier 2009, dont plus de 80% aux frontières terrestres de Béchar et de Tindouf. Et tout porte à croire que les criminels interceptés à Tabelbella faisaient partie du groupe ayant tenté d'acheminer de la drogue via Tamanrasset, plus exactement à Hassi-Gourdine, dans la localité de Tinzaouatine où les GGF avaient réussi une grande opération de saisie. Cela va sans dire que le CGN tend une oreille particulière aux frontières terrestres où les réseaux internationaux du crime organisé subissent des échecs cuisants. Chapeau bas à nos GGF ! Lutte contre la drogue et la contrebande, l'année 2009 sera à jamais inscrite dans le calendrier des grandes moissons.