Tout en niant avoir été sollicité par qui que ce soit, l'avocat se dit disposé à faire ce qui est “utile et bénéfique”, moyennant certaines conditions. Le président de l'ex-commission d'enquête sur les événements de Kabylie, le Pr Mohand Issad, a démenti tout contact avec le pouvoir quant à son éventuelle médiation pour le règlement de la crise de Kabylie. Interrogé par Liberté, en marge des travaux du colloque international sur le terrorisme, M. Issad s'est dit étonné par cette information rapportée par notre confrère arabophone, Saout El-Ahrar. En effet, dans son édition d'hier, ce journal avait publié un entretien du Pr Issad où ce dernier aurait déclaré qu'il était disposé à assurer une médiation entre le pouvoir et les archs pour régler cette crise de Kabylie. M. Issad, qui semble tomber des nues à notre interrogation, précise qu'il n'a jamais été contacté par qui que ce soit, ni avoir pris une initiative personnelle. “Je tiens à démentir formellement cette information puisque je n'ai pas été sollicité”. En outre, ajoute encore notre interlocuteur, “je pense que les conditions pour un tel rapprochement sont moins favorables qu'elles l'étaient il y a quelques mois”. Mohand Issad estime que la crise aurait pu être réglée depuis longtemps si les différentes initiatives n'avaient pas été torpillées. “On nous a mis les bâtons dans les roues”, révèle-t-il sans vouloir donner plus de précisions sur l'origine des blocages. Il confirme, cependant, avoir entrepris un travail dans ce sens avec d'autres personnalités nationales pour tenter de désamorcer la crise, mais en vain. Et le constat que fait présentement M. Mohand Issad de la situation en Kabylie ne plaide pas, d'après lui, pour une quelconque tentative de médiation. Pourquoi ? Mohand Issad est clair : “L'incarcération d'Abrika et de ses compagnons n'est pas faite pour faciliter les choses”, dit-il très convaincu. Sorti de la bouche de cet éminent avocat qu'on ne peut soupçonner de faire dans le double langage, il est clair que cette prétendue médiation ne lui a pas effleuré l'esprit, contrairement à ce qui a été rapporté, même si le concerné ne l'exclut pas pour autant. Cependant, il conditionne cela par un certain nombre de préalables que les pouvoirs publics doivent réunir sur le terrain. C'est dans cette veine que l'auteur du fameux rapport accablant sur les exactions, commises en Kabylie par les gendarmes, se dit prêt à participer à tout effort visant à solutionner l'équation dans cette région. “Je suis disposé à faire tout ce qui est utile et bénéfique pour ma région et mon pays”, déclare M. Mohand Issad. Cela étant dit, le Professeur se plaint de ce que les journalistes “déforment” à chaque fois ses propos, notamment ceux liés à la crise en Kabylie. Il faut noter également qu'à chaque fois que le pouvoir se trouve dans l'impasse, les rumeurs foisonnent sur les prétendues mesures d'apaisement en faveur de la Kabylie ou encore d'une hypothétique offre de dialogue en direction des archs. Personnalité à la fois compétente et intègre, M. Mohand Issad est régulièrement cité comme étant l‘homme qui pourrait réussir un compromis entre le pouvoir et les animateurs du mouvement citoyen. H. M.