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15 morts et de nombreux blessés
Un avion militaire s'écrase à Béni-Mered
Publié dans Liberté le 01 - 07 - 2003

L'appareil de type Hercule C-130 venait de décoller, hier, en fin de matinée de la base militaire de Boufarik.
Ville de Blida. Hôpital Frantz-Fanon. Depuis 11h, trois dépouilles gisent dans la morgue de l'hôpital. Trois dépouilles sans nom, sans visage. Complètement carbonisées, arrosées au kérosène, avant de partir en fumée. Sur le cadavre méconnaissable de l'une des victimes, il est seulement apposé cette mention : “X07”. Oui. Un simple matricule. Et dans le ventre, un sentiment de rage : encore des morts. Toujours des morts. Jusqu'à quand ?
Qui sont ces personnes ? Quelle âme habitait ces corps ? Quel âge avait chacune de ces victimes ? Que dalle ! On sait seulement qu'il s'agit de deux victimes de sexe masculin et d'une troisième de sexe féminin, nous assure vaguement le préposé à la morgue. “On les a ramenés ce matin. Il devait être 11h. L'incident a eu lieu vers 10h20 peut-être, ou avant. On nous a ramené aussi un autre corps, mais comme c'était celui d'un militaire, ils l'ont transféré vers une structure de l'armée”, ajoute-t-il.
L'identification de ces corps, selon notre interlocuteur, va prendre du temps. “Peut-être que l'un de leurs voisins va-t-il pouvoir nous fournir quelques indices qui puissent aider à les identifier”, fait un autre employé de l'hôpital. Oui. Peut-être. Ou peut-être pas. Et ils resteront sous “X”. Nous avons vu la difficulté qu'avaient eu les familles des victimes du crash du Boeing d'Air Algérie, en mars dernier, pour identifier les corps. Une vraie galère dans la galère et une douleur dans la douleur.
La plupart des corps ont été, cela dit, gardés à l'hôpital Fabor. Six dépouilles languissent dans la morgue de cet hôpital, nous a-t-on indiqué sur place. Il s'agit, là encore, de corps complètement carbonisés, et qu'il est difficile d'identifier. Le reste des victimes, soit les quatre membres de l'équipage, en leur qualité de militaires, ont été transférés donc ailleurs, vers un hôpital de l'armée tenu secret.
Pour ce qui est des blessés, cinq au total sont à déplorer. Toutes des femmes, dont trois d'une même famille : la famille Kerrar. Elles ont 24 ans pour deux d'entre elles, 27 ans, 33 ans et 43 ans. Elles ont été évacuées vers le CHU de Ferroudja, à Blida toujours. Nous nous sommes rendus dans cet hôpital afin de nous enquérir de leur état de santé et prendre éventuellement leur témoignage. Elles étaient déjà sorties. “Elles avaient toutes des blessures plus ou moins légères. Il y avait un cas qui relevait de la chirurgie et les autres du service de traumatologie. Mais les premiers soins ayant été dispensés, nous n'avons pas jugé utile de les garder en observation. Elles sont donc rentrées toutes les cinq”, nous a-t-on assuré au service des entrées.
Mais le traumatisme est là. Profond. Incommensurable. Le choc hantait toute la zone que recouvre l'immense base de Boufarik. Les gens montaient sur les toits, sur les ponts, sur n'importe quoi, pour essayer d'apercevoir quelque chose d'entre les chaumières en feu de Béni-Mered.
En arrivant au quartier Fettal (quartier situé entre Guerrouaou et Béni-Mered, à moins de 5 km de la ville de Blida), nous avons de suite reçu, à notre tour, en plein visage, le choc de ce cockpit détaché du tronc de l'appareil. Pour dire la vérité, il nous a fallu, comme les centaines de badauds qui se bousculaient autour du cadavre de l'énorme oiseau d'acier, nous hisser sur la plate-forme supérieure d'une villa en construction, pour pouvoir regarder la scène de près. Pour cause : les éléments de la Gendarmerie nationale et de l'ANP, déployés en force, nous interdirent comme à nombre de confrères l'accès au théâtre du drame. Un cordon de sécurité a été installé à plusieurs mètres à la ronde, autour du quartier. Il faut noter, au passage, que le quartier Fettal est en fait un îlot constitué de pâtés de maisons, la plupart étant des villas en chantier ou fraîchement achevées. D'ailleurs, le site n'est pas tout à fait viabilisé, et cela ressemble plutôt à un no man's land de briques, de béton et de poussière. Si l'avion s'était crashé en pleine cité populaire, il va sans dire que le bilan aurait été beaucoup plus lourd.
Le terrible Hercule Cobra 130 avait le nez planté au beau milieu du quartier. Le moteur s'était arraché du tronc et gisait plus loin. De même qu'une aile et d'autres débris qui traînaient çà et là. Dans sa chute, l'appareil a percuté pas moins de sept maisons, frôlant les unes, ou rasant littéralement les autres. L'on comprend ainsi pourquoi beaucoup de victimes étaient des femmes : elles se trouvaient à l'évidence chez elles, au moment du drame. Les hommes, eux, devaient vaquer à leurs occupations à l'extérieur.
D'ailleurs voilà un proche des victimes, voire carrément un locataire de l'une des bâtisses ainsi saccagées, tombant en pâmoison. Il est vite entouré par une équipe de secouristes du Croissant-Rouge algérien, venus en grand nombre. Hagard, interdit, l'homme n'en croit pas ses yeux. Visiblement, il vient tout juste d'apprendre la nouvelle. Il est atterré. Il explose en sanglots. Il est immédiatement évacué à bord d'une ambulance de la Protection civile.
Aux abords du cordon de sécurité donc, c'est la folie. Une foule de militaires, de sapeurs-pompiers, de gendarmes, de gardes communaux, de secouristes, mêlée à la cohue des badauds et des reporters, va dans tous les sens.
Cependant, tout le monde converge vers le lieu du drame. Tous les regards sont rivés vers les sept maisons touchées, avec l'espoir de voir les équipes de la Protection civile repêcher encore quelque miraculé. Il est 15h. Nous sommes rabroués manu militari. “Circulez, y a rien à voir !”, martèlent les gendarmes, n'hésitant pas à donner de la crosse pour disperser les curieux. Plus de corps à tirer.
De gros engins de l'ANP vont maintenant s'affairer pour désosser ce qui reste de l'Hercule et dégager sa carcasse. La boîte noire a sans doute été extraite la première. Dieu sait qu'est-ce qu'elle pourrait bien révéler…
M. B.


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