À l'approche de la belle saison et du déroulement des grands tournois et des manifestations d'envergure universelle que sont les championnats du monde de natation et d'athlétisme, les préparatifs techniques, psychologiques et médiatiques se font plus intenses. Les sportifs et leurs encadreurs en sont au stade des ultimes retouches, des dernières accommodations. Il en est de même pour tous ceux qui financent tout ce beau monde et qui escomptent bien, en retour, récupérer de substantielles royalties. Ce qui est normale dans une logique business. Le monde du sport de haut niveau, depuis quelques années, ressemble de plus en plus au monde du spectacle. L'un a ses règlements, ses records institutionnalisés, officiellement codifiés et inscrits au niveau national et international. L'autre se caractérise par des performances tout aussi remarquables qui n'ont rien à envier aux grands exploits sportifs. Le sport en se développant s'est classifié en différentes catégories de compétition. Avec le haut niveau, l'athlète se doit de développer au maximum ses capacités. De travailler et de se préparer d'arrache pieds pour atteindre les limites de ses possibilités. Le problème du champion, de la star, est qu'il est tenu de se surpasser à chaque fois qu'il participe à un événement. Il en va de sa réputation. Il a des obligations de résultats avec les organisateurs, le public, les sponsors, les équipementiers. Chaque compétition est un show dans lequel les sportifs font le spectacle. On attend d'eux qu'ils confirment. Qu'ils gagnent. Qu'ils soient au top. Qu'ils battent des records. Ils sont rémunérés en conséquence. La contre-performance est tolérée, mais si elle persiste, elle condamne irrémédiablement. Être à chaque fois au sommet de son art nécessite des efforts quotidiens, des sacrifices. On en arrive à défier les lois de la nature en matière, entre autres, de métabolisme et de durée de la forme sportive. On booste alors les capacités par l'utilisation de produits spécifiques. Certains sont non conformes à la réglementation établie. Et à l'éthique. Mais de quelle éthique s'agit-il dès lors que les organisateurs, eux-mêmes, sont exigeants et multiplient les compétitions, les épreuves et les primes à l'effort, au résultat et à l'image de marque ? Faut-il alors continuer de faire l'étonné devant les dérives, du moment que l'argent est le seul maître du spectacle ? B. O.