Concert exceptionnel mercredi dernier, à la salle Ibn-Zeydoun, dans le cadre de la 10e édition du Festival culturel européen, avec le groupe allemand, Hans Lüdemann Diwan, mais qui toutefois compte parmi ses membres un Marocain : Rhani Krija, ainsi qu'un Algérien – et pas des moindres – Mohamed Réda alias Momo Djender. Dans un somptueux décor, et grâce à un jeu de lumière magnifique, la formation allemande s'est déchaînée, avec à sa tête le pianiste Hans Lüdemann. Mais la star de la soirée a été sans conteste Mohamed Réda qui a joué à la flûte, au mandole, à la guitare et au goumbri, tout en reprenant des standards gnaoui, andalou et même chaâbi, pour le grand plaisir de l'assistance à la fois nombreuse, conquise mais timi de. Durant plus d'une heure et demie, les accords du piano de Hans Lüdemann et les rythmes endiablés de la batterie de Daniel Schroeteler, se sont harmonieusement mêlés aux percussions de Rhani Krija et aux multiples instruments de Mohamed Réda. Ce dernier n'a pas manqué de remercier deux personnes qui lui ont beaucoup appris pour parvenir là où il en est aujourd'hui : Arezki Bouaziz et Nacer Eddine Baghdadi, tout en leur dédiant la chanson Biya Daq El Mor. Très imprégné par la musique nord-africaine, Hans Lüdemann a interprété, en solo, un air qu'il a dédié au Sahara algérien. Place ensuite à Rhani Krija d'interpréter au goumbri une chanson, “qu'il a ramenée d'Essaouira”, comme l'a noté Hans Lüdemann en le présentant. Le public a également eu droit à des solos et à un “battle” (duel) entre la batterie et les percussions. Le projet Hans Lüdemann Diwan, qui est né en 2005, dans une perspective d'ouverture sur la musique nord-africaine, a fait une prestation exceptionnelle, et le public, gourmand, a demandé à la fin du concert un bis, exécuté avec plaisir par les membres de la formation. Transcendant les barrières et dépassant les frontières, Hans Lüdemann Diwan inscrit son travail dans le dialogue Nord-Sud, et propose une fusion musicale entre le jazz et les sonorités gnaoui ou autres, avec une parfaite maîtrise. La seule fausse note, c'est l'assistance timide, qui n'a pas assez extériorisé son enthousiasme.