L'audition par la 3e chambre du tribunal d'instance d'El-Hadjar des témoins cités dans l'affaire du vice-président de l'APW d'Annaba, a concerné, hier durant une bonne partie de la journée, les deux principaux responsables d'ArcelorMittal, en l'occurrence MM. Bernard Bousquet et Merad Brahim, respectivement DG et ex-vice-président des opérations au complexe sidérurgique. Ceci en attendant la comparution des autres collaborateurs de ces derniers dans la ligne hiérarchique, au fur et à mesure de l'évolution de l'instruction. Les deux hommes ont été entendus par le magistrat instructeur sur, notamment la relation qu'ils entretenaient avec les propriétaires de la société indienne Grant Smithy Works et avec Hacène Fellah. Cet opérateur économique est écroué au même titre que les deux Indiens responsables au niveau algérien de ladite société pour diverses malversations, notamment pour fraude fiscale et détournement des deniers d'ArcelorMittal. D'autres personnes, dont des cadres et des syndicalistes, devraient être également présentées devant cette même juridiction dans les prochains jours, apprend-on de sources judiciaires. Il semble, devant la liste des témoins connus ou non encore dévoilés et certaines informations qu'il est difficile de vérifier, que cette affaire scandaleuse soit sur le point d'éclabousser des personnalités politiques et des hauts fonctionnaires sur la place d'Annaba et même à Alger. Des indiscrétions font, en effet, état de l'implication par le milliardaire du déchet ferreux, lors de son audition, de nombreuses personnalités qui auraient bénéficié de ses largesses durant plusieurs années durant. Tout ceci alors que près de 5 500 travailleurs signataires d'une pétition par laquelle ils dénoncent l'enrichissement illicite de certains de leurs représentants syndicaux ont saisi, samedi, ce même tribunal d'El-Hadjar par le biais d'un avocat pour l'ouverture d'une enquête judiciaire approfondie sur la gestion du comité de participation. Le porte-parole des travailleurs du complexe sidérurgique, Smaïn Kouadria, qui se dit confiant en la justice dans le traitement de ce dossier, a tenu à préciser que son déplacement aujourd'hui à Alger n'inclut pas de rencontres avec le SG du syndicat UGTA, mais plutôt pour participer aux élections de la Fédération des métallurgistes. “Les travailleurs de la base ont adressé leurs revendications d'un assainissement de la situation au niveau du site, la balle est dans le camp de la Centrale syndicale, dont il est attendu maintenant qu'elle vienne à leur rencontre à El-Hadjar”, devait déclarer Kouadria. B. Badis