A la mémoire du chercheur et intellectuel Mahfoud Bennoune, décédé le 17 mai 2004 aux Etats-Unis, une journée scientifique sera organisée, le 2 mai prochain, à Alger, plus exactement au Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (CNRPAH, ex-CRAPE). Cette louable initiative provient de l'Association algérienne pour le développement de la recherche en sciences sociales (AADRESS). Une association qui avait réussi, en juin 2004, à convoquer un grand nombre d'intellectuels algériens pour une rencontre-témoignage sur le parcours hors pair de Mahfoud Bennoune. Selon les organisateurs, plusieurs conférenciers sont conviés pour des communications sur l'œuvre et la pensée de cet homme. Entre autres Abdelkader Sahraoui avec « Formation et recherche, militantisme en faveur du libre usage de la raison et du libre exercice de la science », Ali Kenz avec « Le hasard et l'histoire : récit d'une aventure », Roberts Hugh avec « Mahfoud Bennoune et le problème de l'anthropologie politique en Algérie », Claudine Chaulet avec « Recherche au pays natal », Amin Khene avec « Etat et industrialisation en Algérie », Azzedine Lamria avec « Radioscopie d'une production journalistique » et Karima Bennoune avec « Le combat intellectuel de Mahfoud Bennoune aux USA ». Les thèmes principaux de cette journée d'étude seront une occasion pour « non pas rendre un hommage formel à cette référence intellectuelle, mais pour retrouver une présence réanimée par les questions que Bennoune n'a cessé de poser et qui ne cessent de se poser encore pour nous aujourd'hui », précisent les organisateurs. La dimension intellectuelle de cet homme exceptionnel dépasse le cadre purement national. Ce personnage a eu beaucoup d'influence lors de la création, à Londres en 1993, de la Société britannique des études algériennes et de l'Ecole des langues orientales. Il faut savoir, également, qu'un prix portant le nom de Mahfoud Bennoune existe à l'université du Michigan pour récompenser la meilleure thèse pour les études maghrébines. Une université dans laquelle le défunt a, durant des années, enseigné. L'« Américain », comme l'appelaient ses collègues et ses étudiants algériens, est né en 1936 dans un petit douar du Nord constantinois. Malgré la maladie qui le rongeait les dernières années avant sa mort, il réussira à produire trois livres importants traitant de sujet qui lui tenait à cœur : le système éducatif, la question de la femme et celle du développement. A signaler que cette journée scientifique est organisée en collaboration avec le CREAD, le CNRPAH, le département de sociologie de l'Université d'Alger avec le soutien du quotidien El Watan et de Casbah Editions.