Deux concerts ont été proposés avant-hier soir au public constantinois dans le cadre de la 7e édition du Festival international Dimajazz, qui se poursuivra jusqu'au 21 mai prochain. Le premier à se produire sur scène était Mustapha MB, un enfant de Constantine mais qui évolue actuellement avec son groupe en France. Avec un look de leader de boys band, Mustapha MB muni de son mandole et accompagné par ses trois musiciens, a enflammé la salle avec la chanson Ya Ksentina. Le groupe a ensuite revisité plusieurs autres titres, composés par Mustapha lui-même, notamment Ouana atitek qalbi, Hay lali yana, Baba El Bahri ou encore Haou dja, dani dani. Difficile à cerner, le style de Mustapha MB est un mélange, pas toujours harmonieux, de plusieurs sons et styles comme le gnaoui, le gnawa blues, le gourbi rock, la musique maghrébine, le kabyle… Ce n'est pas du jazz et encore mois du jazz oriental ; c'est en fait de la musique orientale avec une orientation très affirmée pour le folklore. Dépourvu d'originalité, le style de Mustapha MB est dilué, mais c'est avec ses textes de chansons qu'il touche le fond. Très peu inspirées, faciles à retenir, les paroles n'ont à la limite aucun sens, si ce n'est faire applaudir et danser les gens. Toutefois, le concert de Jean-Jacques Elangué & Los Africanos était une sorte de séance de rattrapage après le ratage et le détour hors jazz qui avaient précédé. Et c'est dans les règles de l'art que le deuxième concert a été dispensé. L'assistance a apprécié un jazz épuré et débarrassé de toute fusion ou artifice. Un quintet exceptionnel avec des morceaux intenses, pleins de couleurs, mais sans nuances. Les cinq musiciens se sont surpassés (surtout le pianiste et le bassiste) et forçaient le respect par leur maîtrise et leur aisance sur scène. De plus, tous les ingrédients étaient là : le rythme, le groove, le swing, le talent, la création, le génie, la générosité. Jean-Jacques Elangué et ses acolytes ont tout compris à la musique, surtout son aspect humain. Comme tout autre art, la musique est un moyen de rêver et de faire rêver… Par ailleurs, notons que les deux groupes algériens qui se sont produits depuis le début de ce festival : Mustapha MB et Sinouj n'ont pas été très convaincants, voire pas du tout convaincants. Ce qui est encore plus flagrant, c'est que les groupes algériens sont encore loin du niveau international. S. K. Concert ce soir à 20h au Théâtre régional de Constantine des groupes français Isonga et Zetlab. Prix du billet : 400 DA.