C'est un véritable cri de détresse que lancent les employés de la société de téléphonie Lacom de droit algérien en direction du président de la République Abdelaziz Bouteflika. En effet, la difficile situation que traverse cette entreprise dure depuis plus de trente mois et les employés de Lacom, dont la majorité est issue de l'université, se retrouvent aujourd'hui perdus et ne savent plus à quelles autorités se vouer pour trouver un écho à leurs doléances. “Sans aucun motif juridique ou financier, une décision prématurée a été prise par les actionnaires pour arrêter tout investissement d'exploitation et de développement, engendrant progressivement arrêt des ventes, interruption du déploiement du réseau, rupture des contrats de travail, fermeture des boutiques”, lit-on sur la lettre ouverte adressée au chef de l'Etat et dont Liberté a obtenu une copie. Il s'agit entre autres d'un effectif de 580 employés réduit à 142 depuis les compressions d'effectifs. Les rédacteurs de la lettre soutiennent que même la promesse de relance de l'entreprise, assurée par les responsables égyptiens lors d'une visite en février 2008, est restée lettre morte. “Malmenés et sans interlocuteur devant l'avenir incertain de l'entreprise, chavirant entre promesse de relance, rachat et décisions de liquidation annoncés par les actionnaires à maintes reprises mais jamais officialisés”, lit-on encore dans le communiqué. Enfin, les employés dénoncent le statu quo qui les place en otages, alors qu'aucune décision légale n'est prise dans le sens d'un dénouement. “Monsieur le Président, étant employés d'une société de droit algérien, nous dénonçons ce statu quo qui nous maintient en otages sans qu'aucune disposition légale ne soit prise, ce qui met l'entreprise en porte-à-faux avec les lois de la République. Nous refusons de croire que l'investissement dans le secteur de la téléphonie fixe n'est pas porteur dans notre pays.” Enfin, les employés de Lacom font appel au jugement et à l'attention du premier magistrat du pays pour trouver le dénouement souhaité. “Monsieur le Président, nous vous interpellons en tant que premier magistrat du pays afin d'user de votre clairvoyance et votre diligence pour le dénouement de cette situation qui n'a que trop duré”, ont-ils conclu.