“Si l'opération Ousratic qui visait à doter chaque famille algérienne d'un PC était un objectif noble au départ, il serait utile de rectifier le tir en segmentant la population”, a énoncé le ministre de la Poste et des TIC. Pour être efficace, l'opération “Ousratic 2”, qui sera lancée incessamment, devrait viser chaque couche de la population selon ses besoins réels : les fonctionnaires, les enseignants, les étudiants et les écoliers, la formation, les professions libérales… afin de réaliser des montages financiers destinés à chaque catégorie de la population, clairement définie. Avant tout cela, selon le ministre des PTIC, “il faudra découvrir les moyens d'impulser le développement numérique”. Il est déjà question de proposer aux élèves scolarisés la possibilité d'acquérir un PC en le payant en 25 mensualités. En effet, la première opération Ousratic a été, dès le départ, victime de deux tares rédhibitoires : le coût trop élevé des ordinateurs et des banques qui traînaient les pieds rechignant à financer l'opération, sans oublier les nuisances d'une bureaucratie toute puissante. L'accès à Internet et donc au savoir en devient problématique, puisque l'équipement informatique et l'abonnement ADSL est encore trop cher pour la plupart des Algériens qui se contentent de consulter ponctuellement la toile dans le cybercafé du quartier. Naturellement, de bons exemples existent ailleurs et que l'Algérie pourrait sans honte suivre. En Suède, pour les fonctionnaires, lorsque dès 1998, le gouvernement suédois a réalisé une réforme des impôts destinée aux employeurs afin de les encourager à céder à leurs employés des ordinateurs exonérés d'impôts. Cette mesure a permis à 1 million de ménages d'acheter un ordinateur pour moins de 900 dollars. Il y a aussi l'exemple d'“Egypte PC 2010-Nation on line” dernière phase en date du programme “un PC pour chaque foyer” lancé il y a six ans. Il s'agit d'un système d'abonnement gratuit à Internet, où la connexion est proposée au prix d'une communication locale, les recettes étant partagées entre l'opérateur national, les divers providers et l'ensemble des fournisseurs de programmes. Si l'idée de s'adresser différemment à chacun des segments de la population est bonne en soi, encore faudra-t-il que les banques suivent et que la bureaucratie soit muselée quelque peu pour que le programme “Ousratic 2” puisse aboutir, et du même coup le projet e-Algérie 2013.